
Ils y avaient fait du bruit en janvier, et promettent déjà une troisième action coup de poing. Huit mois après avoir pénétré dans l’enceinte de l’aéroport du Bourget pour dénoncer l’« aberration climatique » que constituent selon eux les déplacements en jet privé, des militants des associations écologistes Extinction Rébellion et Attac ont à nouveau investi la plateforme ce vendredi après-midi, toujours dans le but de réclamer l’interdiction de ce type de vols que le ministre des Transports a récemment annoncé vouloir réguler.
Ces activistes — ils étaient une vingtaine —, vêtus d’une combinaison blanche de peintre en bâtiment, ont bloqué à partir de 15 heures et pendant plus d’une heure le hall d’un bâtiment qui permet d’accéder aux avions privés.
Ils ont déployé une banderole rouge et blanche critiquant les « criminels climatiques » au-dessus de l’entrée, où trônait aussi une pancarte censée indiquer la quantité grandissante au fil des minutes de dioxyde de carbone qui, grâce à cette opération de désobéissance civile, n’aurait pas été rejetée dans l’air. « La manifestation s’est déroulée en zone publique et n’a pas eu d’impact sur le trafic côté piste », assure-t-on pourtant du côté du Groupe ADP, gestionnaire de l’aéroport du Bourget. (...)
« Pour chaque 10 minutes où les jets sont empêchés de décoller, c’est une quantité de kérosène représentant plus d’une tonne de CO2 qui n’est pas brûlée », assure Attac dans un communiqué. (...)
« Nous sommes ici pour dénoncer l’usage des jets privés, justifie Annick Coupé, porte-parole de l’association. Comment justifier qu’en pleine crise climatique et énergétique, les plus riches multiplient les voyages de confort en jets privés ? Alors que le gouvernement demande aux plus précaires de réduire l’usage de leur voiture, de baisser le chauffage, de couper la wi-fi, aucune contrainte ne pèse sur les plus riches. »
Cette action spectaculaire au sein du premier aéroport d’aviation d’affaires en Europe s’est conclue par l’arrestation par les policiers et les gendarmes des militants qui s’étaient enchaînés à l’entrée du bâtiment. Le Groupe ADP annonce son intention de porter plainte, comme elle l’avait fait en début d’année lors de l’intrusion de militants écologistes sur le tarmac.