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Le Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes invente le concept de la double autoroute
Article mis en ligne le 10 juillet 2016
dernière modification le 7 juillet 2016

Un projet d’autoroute reliant Lyon à Saint-Etienne est relancé par le président du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez. Chiffrée à 1,2 milliard d’euros, l’A45 viendrait doubler une autre autoroute déjà existante entre ces deux agglomérations, au tracé quasi parallèle. Elle traverserait également les Monts du Lyonnais, un territoire riche d’agriculture paysanne et de circuits courts. Pour les partisans de l’A45, la création de cette nouvelle autoroute permettra un regain d’activité économique. Pour les opposants, mieux vaut améliorer l’existant et le transport ferroviaire.

L’écologie, ce n’est pas vraiment l’esprit des récentes décisions prises par Laurent Wauquiez, le nouveau président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ces derniers mois, le numéro deux du parti Les Républicains (LR) a fait voter une subvention régionale de 4,7 millions d’euros pour le controversé Center Parcs de Roybon en Isère, tout en sabrant les budgets des associations de protection de l’environnement ou dédiées au développement du bio et des circuits courts [1]. Depuis peu, celui qui est aussi député s’est lancé dans une nouvelle bataille : le financement de l’autoroute A45 sur lequel les élus régionaux devront se prononcer ce 7 juillet. Un projet chiffré à 1,2 milliards d’euros, en plein cœur des Monts du Lyonnais, dont le constructeur pressenti ne serait autre que Vinci Autoroute [2].

La proposition d’une subvention de la Région — à hauteur de 131,66 millions d’euros — soulève une fronde des élus concernés par le tracé. (...)

Aux côtés des élus et riverains, de nombreux paysans dénoncent le tracé de l’autoroute qui mettrait selon eux « 500 hectares de terres sous le bitume ». « Les pertes de foncier engendrées par l’emprise du projet vont déséquilibrer certaines exploitations », confirme un rapport commandé par le ministère de l’Environnement [11]. « Comme si nos métiers ne créaient pas d’activité économique !, s’insurge Laurent Pinatel, le porte-parole de la Confédération paysanne, lui-même installé à Saint-Genest-Lerpt près de Saint-Étienne. L’activité agricole crée justement de l’emploi et de la valeur ajoutée localement. Sur ce territoire, on a fait le choix de fermes de taille modérée, pour être nombreux. » Jean Guinand en témoigne. Sa ferme, qui est coupée en deux par le tracé, a été reprise par ses enfants. Six personnes travaillent désormais sur cette exploitation qui transforme le lait en yaourts et en fromages frais.