
On se souvient, le Larzac, ce Causse, avec ses moutons et ses paysans qui avaient toujours voté à droite et qui se virent obligés de lutter contre un gouvernement de droite qui voulait leur infliger des armées entières sur leur territoire... et c’est un gouvernement de gauche qui a tranché, annulé le projet... c’était, c’était, il y a un siècle, tant de choses se sont passées depuis.
Mais sur le Larzac, ce qui s’est passé, c’est une organisation, originale, unique. C’est que la lutte a été âpre et longue, cela raffermit les cœurs et resserre les liens ! des citadins qui étaient venus à la rescousse, certains sont restés, des babas on disait, qui ont apportés le bio, l’écologie et la convivialité. Ce fut un mal pour un bien, ce qu’il en reste pour le péquin qui passe, c’est un pays accueillant où les gîtes et tables d’hôtes n’ont pas les mêmes saveurs qu’ailleurs. Et pour ceux qui y vivent, un horizon ouvert sur l’échange, l’entraide, les décisions prises en commun.
Mais le temps passe inexorablement et le peuple doit sembler bien falot à nos gouvernants pour qu’il remette le couvert, avec un mess.. de la Légion étrangère. Le Larzac, c’est le rêve, un grand désert bien placé – le Lubéron étant déjà occupé- et puis, là où nos politiques nous entraîne, il leur faut bichonner leurs armées.
Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa force ni le fruit de ses combats ; c’est vrai pour tout, pour tous, tous les jours on nous en ôte, et on reste coi.
Cependant, le Larzac, ce n’est pas seulement un lieu, c’est un symbole. Ils ont peut-être idée qu’ils sont gâteux déjà, ceux qui l’ont vécu, ceux qui ont vibré à ce combat particulier. Alors, il nous faut leur montrer que non. La terre est aux paysans, même pauvre, même aride ; le paysage est aux flaneurs, aux poètes, aux marcheurs. (...)
On nous dit : la Légion étrangère s’installe, comme si c’était déjà fait ! Faut dire qu’ils sont mimi nos héros , une élite de malfrats se refaisant le portrait en grandissant la France... de colonies ; guerres coloniales, guerres abjectes, c’est tout ce qu’ils ont trouvé pour resaisir la fierté d’être français !!
on est tombé bien bas bien bas.. (...)