
En mai 2011, à l’initiative de André Grimaldi, Didier Tabuteau, François Bourdillon, Frédéric Pierru et Olivier Lyon-Caen, a été rendu public un Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire. Ce texte comporte de fortes critiques à l’égard des politiques publiques de santé menées par les gouvernements de l’époque. Il souligne les attaques menées contre l’hôpital public, les hésitations dans le champ de la santé publique, et les difficultés de la démocratie sanitaire.
En mai 2011, à l’initiative de André Grimaldi, Didier Tabuteau, François Bourdillon, Frédéric Pierru et Olivier Lyon-Caen, a été rendu public un Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire. Ce texte comporte de fortes critiques à l’égard des politiques publiques de santé menées par les gouvernements de l’époque. Il souligne les attaques menées contre l’hôpital public, les hésitations dans le champ de la santé publique, et les difficultés de la démocratie sanitaire. (...)
« Avec la création de la Sécurité sociale en 1945 en application du programme du Conseil national de la Résistance, les générations de l’après-guerre ont fait le choix de la solidarité et d’un investissement collectif exceptionnel pour protéger et améliorer la santé de la population. La part de la richesse nationale consacrée aux dépenses de soins (consommations de soins et de biens médicaux ou CSBM) est passée de 2,5% en 1950 à 9,2% en 2009. Elle a même atteint 11,7% en 2009 pour la totalité des dépenses de santé (dépenses courantes de santé). Cet investissement financé pour l’essentiel par les cotisations sociales et l’impôt a permis d’établir un système de santé classé premier par l’Organisation mondiale de la santé en 2000, avec un niveau de prise en charge des soins de 80% en 1980, des prestations en fonction des besoins de chacun, et la création de la Couverture médicale universelle (CMU) en 1999.
Un bien commun ébranlé par les crises
Pourtant, depuis les années 1980, ce bien collectif auquel la population est particulièrement attachée est confronté à des crises sans précédent. (...)
Confronté à de tels bouleversements, le secteur de la santé dépend plus que jamais des choix politiques. (...)
mis délibérément en « déficit », les hôpitaux publics, en particulier les Centres Hospitalo-Universitaires (CHU), sont obligés chaque année de supprimer des emplois : 9 800 en 2009, plus de 10 000 en 2010, 15 000 sont annoncés pour 2011. Cette politique se nourrit aussi d’une « idéologie gestionnaire », convaincue des bienfaits de la rentabilité et de la concurrence à tout prix. On sait pourtant que la régulation par le marché du secteur de la santé a pour effet essentiel d’aggraver les inégalités et d’accroître les coûts. (...)
Face à ce déclin, programmé, une nouvelle politique de santé et de l’assurance-maladie est une nécessité. Elle appelle un débat politique général. Ce débat doit d’abord porter sur les valeurs qui fondent une politique alternative. (...)