
Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, est longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation
Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête » (...)
Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ». (...)
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– (Afrique Asie)
Soupçons d’ingérence à BFM : des contenus sur le Maroc au cœur de l’enquête
(...) La direction de BFMTV a lancé une enquête interne pour comprendre l’origine de contenus diffusés par la chaîne dans des circonstances troubles.
Une dizaine de contenus suspects conduisent la direction à s’interroger sur l’origine de sujets liés au Maroc, au Soudan, aux oligarques russes ou encore aux critiques du Qatar, a appris POLITICO de sources impliquées dans l’enquête.
Plus précisément, des images et propos n’ayant pas suivi les circuits de validation habituels ont été diffusés pendant l’émission Le journal de la nuit, un journal télévisé diffusé à partir de minuit, laissant soupçonner une ou plusieurs opérations d’influence dont l’origine n’a pas été officiellement identifiée, selon une dizaine de sources internes informées de l’audit.
Des auditions ont notamment été lancées auprès des collègues du présentateur Rachid M’Barki, qui n’est plus apparu à l’antenne depuis la mi-janvier. (...)
Contacté, Rachid M’Barki explique avoir “utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs” et qui n’ont “pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction”. Le journaliste nie toutefois tout caractère intentionnel : “Elles étaient toutes réelles et vérifiées, je fais mon métier. (…) Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait.”
Des images qui interrogent
Une réunion d’urgence a été organisée par la direction des ressources humaines à la suite des révélations de POLITICO jeudi matin, afin de communiquer de premiers éléments sur l’enquête. Aucune information sur l’origine des contenus suspects n’a cependant été communiquée à ce stade. L’enquête fait l’objet de nombreuses spéculations en interne. (...)