
L’invitation du Brésil au Salon du Livre de Paris s’accompagnait d’une polémique autour de l’écrivain Cesare Battisti, menacé d’expulsion du pays alors qu’il y bénéficie de l’asile politique depuis 2004. Une juge brésilienne considère que ce droit d’asile n’est plus valable, et pourrait renvoyer Battisti au Mexique ou en France.
Le 12 mars, l’écrivain avait été arrêté à son domicile, puis relâché. Une forme d’avertissement, qui laisserait entendre que l’expulsion de Cesare Battisti serait imminente. Cet ancien militant d’extrême gauche est condamné à perpétuité par la justice italienne pour meurtre et tentative d’assassinat. Il avait été condamné à perpétuité en 1993 par la justice italienne pour des meurtres qu’il aurait commis à la fin des années 1970 alors qu’il était membre du groupe Prolétaires armés pour le communisme (PAC).
Dans Ma Cavale, publié en France en 2006, il écrit : « Je suis coupable, comme je l’ai souvent dit, d’avoir fait partie d’un groupe armé dont le but était subversif et qui était armé. Mais je n’ai jamais tiré sur personne. » L’écrivain a toujours clamé son innocence, et a fui vers le Brésil en 2004.
Le droit d’asile dont il bénéficiait est aujourd’hui remis en cause : la juge fédérale Adverci Mendes de Abreu, avait remis en question début mars la décision de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva en ordonnant l’expulsion de l’auteur.
Le ministre de la Culture brésilien, Juca Ferreira, n’a pas caché tout le soutien qu’il manifeste à Battisti : « Je soutiens l’asile politique accordé à Cesare Battisti, puisque l’on n’a jamais prouvé toutes les accusations dont il est la cible. Je demande que justice soit faite, mais la décision reste entre les mains du Ministère de la Justice brésilien », explique-t-il, interrogé par ActuaLitté.
Dans le cas où il serait expulsé, et arrêté par les autorités italiennes, l’écrivain ne bénéficierait pas d’un nouveau procès, ce qui est problématique (...)