Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Acrimed
Le PDG de l’AFP Fabrice Fries : un destin de dégraisseur d’effectifs et de promoteur immobilier
Article mis en ligne le 3 août 2018
dernière modification le 2 août 2018

Le 12 avril 2018 Fabrice Fries, un spécimen de la noblesse d’État, était « élu » à la présidence de l’AFP. Le 21 juin, soit deux mois à peine cette « élection » dont nous avons exposé les ressorts dignes d’une république « benalla-ienne », on pouvait lire dans un article paru dans La Lettre A et titré « Et si Fabrice Fries faisait déménager l’AFP... » :

Une vente de l’immeuble historique de la place de la Bourse ou un déménagement ? « Tout est possible », il n’y a « aucun tabou », a reconnu Fabrice Fries, PDG de l’Agence France Presse (AFP), devant la Société des journalistes de l’agence, le 12 juin. Si le dossier immobilier n’était pas mentionné dans le projet initial qu’il a présenté lors de son élection à la tête de l’agence en avril (LLA du 18/04/18), celui-ci est bien désormais sur son bureau. Un déménagement pourrait s’avérer un levier majeur en termes d’économies, à côté d’une rationalisation des effectifs notamment demandée par un récent rapport de la Cour des comptes (LLA du 28/05/18).

Sont présents dans cet article, et en partie dans ceux recensés ci-après, les cinq « éléments de langage » que tous les membres de la classe dominante utilisent presque mécaniquement pour justifier leurs pratiques de prédateurs : parce-qu’« il-faut-faire-des-économies-pour-sauver-l’-entreprise », il est inéluctable de « vendre-des-actifs-générant-du-cash-vital-pour-l’-entreprise » (en l’occurrence, le siège de l’AFP) et de « rationnaliser-les-effectifs » (en sous-texte : les réduire). Et parce que ces mesures reposent sur des « rapports-rationnels-d’-experts » (en l’occurrence, la Cour des comptes), elles relèvent d’une « vérité-qui-brise-les-tabous » et qui ne peut être contestée.

Loin d’interroger ce que recouvre réellement un tel discours, les grands médias ont plutôt tendance à en reproduire la structure, participant de ce fait activement à la perpétuation de l’idéologie dominante. Et quand les journalistes ne reprennent pas à leur compte les « arguments » du patron de l’AFP, ils lui cèdent tout simplement la parole, parfois de manière exclusive, passant ainsi sous silence les critiques que peuvent formuler les salariés eux-mêmes (et au nom desquels Fabrice Fries prétend s’exprimer.) (...)

Il est dorénavant évident que Fabrice Fries a été mis à la tête de l’AFP par le pouvoir macronien pour lui appliquer une « politique de la faillite ». Une politique qui contribuera à qualifier d’« inéluctable » la privatisation de cette agence, dont les missions sont d’intérêt général, et dont la défense devra passer par une forte et large mobilisation de ses salariés et des usagers des médias.