
Pointé du doigt par les Etats-Unis, Edward Snowden est actuellement réfugié en Russie. Dans quelques mois, il pourrait être honoré par le Parlement européen. En effet, l’informateur américain a été nominé par plusieurs groupes parlementaires pour recevoir le prix Sakharov 2013 pour la liberté de l’esprit.
Inconnu du grand public il y a encore quelques mois, Edward Snowden est aujourd’hui connu de tous. En effet, cet Américain de 30 ans est à l’origine des informations très détaillées sur les programmes de surveillance électronique employés par les agences de renseignement occidentales. Sans lui, il n’aurait sans doute pas été possible de connaître l’existence de dispositifs comme PRISM, XKEYSCORE ou UPSTREAM.
Aujourd’hui, Edward Snowden est réfugié en Russie. Après un exil temporaire à Hong Kong, l’ancien analyste de la NSA et de la CIA a obtenu des autorités moscovites le droit de rester sur le territoire pendant un an. Les États-Unis, de leur côté, aimeraient l’extrader pour le juger. Il est en effet inculpé par Washington pour espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux.
Si la vie de l’Américain a définitivement changé, il ne regrette pas sa décision. "Mon seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui", a-t-il lancé, malgré un fardeau bien lourd à porter. Car outre la pression médiatique, qui peut s’avérer écrasante, Edward Snowden est devenu un pion sur l’échiquier géopolitique. À travers lui, c’est la rivalité entre les USA et la Russie qui se joue. (...)
Le choix de tout révéler n’a pas été vain. Edward Snowden a permis de provoquer des débats partout dans le monde, notamment en Europe, en Amérique du Sud et aux États-Unis. Il a incité des internautes à modifier leur comportement en ligne pour réduire leur exposition. Il a poussé des gouvernements et des parlements à demander des comptes, même si cela n’a pas toujours été au-delà de la molle protestation. (...)