
Voilà une association qui fait parler d’elle : la semaine dernière, le Réseau Canopé annonçait l’arrivée d’Amazon parmi les industriels avec lesquels il collabore. L’objectif étant de travailler sur l’autopublication de ressources pédagogiques par les enseignants, qui ont réclamé la mise en place d’ateliers pour mieux utiliser l’outil Kindle Direct Publishing. Sauf que l’édition scolaire française, et désormais les libraires français, s’interrogent sur les motivations de ce partenariat.
: « L’auto-édition serait-elle devenue la solution pour s’affranchir de l’édition d’éducation [...] ? » s’interroge notamment le milieu de l’édition. Ambiance...
5 questions, au total, posées au ministère de l’Éducation, « tutelle de l’établissement public Canopé » sur ces ateliers KDP très discutés par la profession. Le passif d’Amazon avec l’édition est connu : outre une politique agressive des prix amoindrie en France grâce au prix unique du livre et à la loi dite « anti-Amazon » sur les frais de port et la remise de 5 %, les conflits avec le géant américain sont nombreux, à l’instar de la bataille entre Hachette et Amazon.
C’est à présent le Syndicat de la Librairie Française (SLF) qui réagit, avec la diffusion d’un communiqué qui dénonce à son tour l’association avec Amazon et Kindle Direct Publishing : « En privilégiant l’autoédition de contenus pédagogiques, le ministère de l’Éducation nationale, à travers son opérateur Canopé, renie la valeur ajoutée des éditeurs scolaires et des auteurs professionnels et encadrés », souligne ainsi d’emblée le communiqué des libraires.
Le SLF évoque ensuite la décision du ministère « d’allouer des moyens publics alimentés par l’impôt à une multinationale américaine qui a fait du non-paiement de ses impôts en France l’un des axes majeurs de sa stratégie » (...)
le SLF soulève un argument plutôt pertinent lorsqu’il évoque « le monopole d’un système de diffusion numérique totalement fermé qui impose à chaque utilisateur l’acquisition du Kindle d’Amazon et interdit la circulation des contenus ». De la même manière, les solutions Amazon sont — même si des améliorations sont prévues — généralement peu accessibles aux publics empêchés, ce qui est problématique.
Comme le SNE, le SLF demande au ministère de l’Éducation nationale « de tout mettre en œuvre pour soutenir et non pas fragiliser cet écosystème qui bénéficie à tous ». (...)