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Le « château d’eau » du Finistère menacé par l’épandage d’une ferme-usine ; Les opposants se rassembleront dimanche 14 mai.
Article mis en ligne le 12 mai 2017

Dans le Finistère, le massif des monts d’Arrée est un site remarquable classé Natura 2000 et fournissant en eau une partie du département. Or, explique l’auteure de cette tribune, une ferme-usine de volailles veut y épandre ses déjections. Les opposants se rassembleront dimanche 14 mai.

ce bel environnement est fortement menacé, car la Bretagne, qui concentre une grande partie de l’industrie agricole française tant en porcs qu’en volailles, n’a pas encore tiré les leçons de ses erreurs. Et contre toute attente, les autorités de cette région continuent à accorder des autorisations d’extension d’exploitations agricoles et, par conséquent, des autorisations d’épandage des déjections des animaux. Les terres épandables se faisant de plus en plus rares, les industriels de l’agriculture (on ne parle plus d’agriculteurs !) doivent aller de plus en plus loin de leur exploitation pour trouver d’autres endroits à polluer.
C’est ainsi que sont arrivées dans plusieurs mairies des monts d’Arrée, pour enquête publique, des demandes d’épandage pour le compte d’une ferme-usine passant de 65.000 à 250.000 poulets (destinés à l’exportation au Moyen-Orient). Cette exploitation est située sur la commune du Tréhou, à environ 30 kilomètres des surfaces destinées à l’épandage… Dans le dossier présenté, il est fait mention de la possibilité de création, à terme, d’un deuxième poulailler !
Ces montagnes sont le « château d’eau » du Finistère

A la clôture de l’enquête publique, le 13 avril dernier, une délégation d’habitants des monts d’Arrée et de représentants d’associations s’est rendue au Tréhou, afin de remettre à M. Gazin, commissaire-enquêteur, l’ensemble des courriers et des pétitions sur papier. Nous lui avons fait part, de vive voix, de nos inquiétudes auxquelles il a répondu que le dossier incriminé « respectait les règlements ». Bien sûr, cette réponse ne préjuge en rien de la décision définitive qu’il rendra d’ici la fin mai, mais elle n’a rien de rassurant. De plus, il nous a également précisé que c’était le préfet qui prenait la décision ultime, et qu’il n’était pas obligé de suivre les recommandations des commissaires-enquêteurs !
Parallèlement, le conseil municipal de La Feuillée a donné le 27 avril 2017 un avis défavorable (onze voix contre et trois voix pour) à la demande d’extension de l’élevage avicole de l’EARL du Menven, sur la commune du Tréhou. (...)

De par la topographie des lieux, tous les épandages dans les monts d’Arrée seront systématiquement situés près de zones humides et, dans le cas de La Feuillée, contiguës au périmètre de captage des eaux !
Revenir à un modèle agricole fondé sur la qualité et non sur la quantité

Depuis des dizaines d’années, les commissaires-enquêteurs, les chambres d’agriculture, les préfets des départements bretons affirment que toutes les demandes d’épandage sont « réglementaires ». Tout est étudié, calculé, mesuré. Pas de problème ! Tout est sous contrôle !
Alors, expliquez-moi pourquoi il y a autant de nitrates dans les analyses des eaux destinées à la consommation ? Pourquoi la Bretagne est-elle la première région française sur le plan de la consommation d’eau en bouteille ? Pourquoi la principale station de pompage des eaux provenant des monts d’Arrée doit-elle s’arrêter quand il y a trop de pollution (cyanobactéries, ammoniaque) ? (...)

Nul n’ignore que les côtes bretonnes sont envahies par ces marées vertes qui souillent les plages, portent préjudice à la pêche littorale et s’avèrent mortelles lors de leur décomposition. De nombreux scientifiques et chercheurs démontrent, preuves à l’appui, que ces pollutions proviennent d’apports excessifs en azote, issus principalement de l’agriculture. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ?
Il est urgent que les pouvoirs politiques s’emploient à rapprocher agriculteurs et non-agriculteurs afin que tous ensemble, en tant que citoyens responsables, nous puissions revenir à un modèle agricole fondé sur la qualité et non sur la quantité, sur la recherche de la santé de la terre, de ceux qui la travaillent et de l’ensemble de ses habitants.

PÉTITION ET RANDONNÉE MILITANTE (...)