
" Faire bien avec rien », et surtout faire ensemble. Voici en quelques mots la philosophie Kino, un mouvement de cinéma indépendant, convivial et créatif. Le festival Off-Courts de Trouville, qui s’achève aujourd’hui, est un moment phare pour les Kinoïtes.
Le principe : créer en moins de deux jours un court-métrage, de A à Z, avec les moyens du bord. « Il y a des réalisateurs, des comédiens, des techniciens, pas forcément professionnels, et tout le monde travaille ensemble pour produire des films. »
L’entraide avant tout
Pas besoin d’être un acteur reconnu ou un excellent cameraman. La seule règle : « venir avec sa bonne humeur », précise Vincent. La plupart des participants sont des professionnels du cinéma, mais « il y a aussi des jeunes qui sont juste curieux d’apprendre. » Scénario, tournage, montage... tout doit être bouclé en 48h. « Quand quelques uns sont à la bourre, on les aide. » Certains s’improvisent preneurs de son, d’autres comédiens ou maquilleurs. Entraide et partage sont les maîtres-mots de l’esprit Kino. « L’ego-centrisme n’a pas sa place ici. » (...)
Le mouvement naît à Montréal en 1999. Des cinéastes et vidéastes indépendants se regroupent pour créer et produire des courts-métrages ensemble, hors des circuits commerciaux. « On s’est dit, on va pas attendre les subventions, on va pratiquer notre métier maintenant », raconte le réalisateur Philippe Falardeau dans une vidéo présentant le Kino. Ils adoptent une devise, « faire bien avec rien, faire mieux avec peu mais le faire maintenant. » et un nom, Kino, pour rappeler le mot grec kinê, mouvement (...)
Parti du Canada, le mouvement a fait des petits. Il y aurait une soixantaine de « cellules kinoïtes » à travers le monde. Et partout, c’est le même succès. « Il y a un vrai engouement, constate-t-on à la direction de Off-courts. Pour cette édition, nous avons eu plus de 90 films créés. » Surfant sur cette vague, les géants du multimédia font leur entrée dans les festivals. À Trouville, caméras, micros et tables de montage sont mis à disposition par les plus grands, Sony, Dell ou Adobe. Mais Vincent ne s’en plaint pas. « La qualité des productions s’est considérablement amélioré. » (...)
Le festival de Trouville est renommé pour sa bonne ambiance. « Il y a beaucoup d’échanges, et c’est très international », dit Vincent. Ce soir, il rentre au Québec, avec une pointe de nostalgie. « Quand je me retrouve tout seul chez moi, je ressens comme un vide. Ici, c’est tellement convivial ! »