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Pierre Carles
Le cirque médiatique
Alain Accardo
Article mis en ligne le 30 mai 2016
dernière modification le 25 mai 2016

Un récent film de Damien Doignot pose excellemment la question du bien-fondé de la participation des porte-parole de la gauche critique et radicale (à travers le cas exemplaire de José Bové et d’Olivier Besancenot) au « cirque médiatique ».

Ce film illustre avec clarté le fait que lorsqu’on accepte d’aller donner la réplique aux clowns de la piste audiovisuelle, on court le risque de devenir soi-même, volens nolens, un clown, irrémédiablement embourbé dans des situations dont l’imbécillité le dispute à la vulgarité. Lorsque José Bové par exemple, est mis en demeure de choisir, en guise de garniture pour sa table de nuit, entre « un exemplaire de Mein Kampf et un godemiché », ou qu’Olivier Besancenot s’entend demander s’il est « toujours ensemble avec Arlette (Laguiller) » ou si « c’est juste un coup comme ça », on est en droit de s’interroger sur ce que toute réponse de leur part, autre que celle qui consisterait à se lever et quitter le plateau en se pinçant le nez, peut bien apporter de positif à la lutte révolutionnaire. La présence d’invités politiques dans une émission de télé-poubelle, loin de relever le niveau de l’émission, dégrade la politique.

Car enfin c’est bien au nom des impératifs de la lutte pour changer le monde que nos éminents représentants se laissent enrôler dans le carnaval médiatique permanent entretenu par une institution qui est devenue un des piliers essentiels de l’ordre établi et qui a transformé télés et radios, avec quelques infimes nuances stylistiques de l’une à l’autre, en un seul vaste appareil idéologique, une ubiquitaire machine à abêtir et avilir les masses. (...)