
Les formes de la domination ont changé. Dans un article publié par Agoravox en 2009, j’avais proposé une créature de la mythologie grecque pour les mettre en lumière : celle de l’Hydre de Lerne. En effet, nous n’en sommes plus à : "Dans l’ombre une seule tête dirige une multitude de tentacules sans têtes", image de la pieuvre. Mais à : "Dans la lumière plusieurs têtes sifflantes, apparemment indépendantes les unes des autres, obéissent, dans l’ombre, au même corps d’intérêt », figure même de l’Hydre. Comment venir à bout de ce système qui nous broie ? Quelles erreurs éviter, quelles stratégies adopter ? Enfin et surtout, qu’est-ce qui peut, enfin, nous faire réagir ? C’est l’objet de ce second article.
Pour rappel : l’Hydre, image de l’oligarchie mondiale.(...)
Pour risquer sa peau, il faut voir plus loin que le bout de son nez, être ancré dans une transcendance : l’intérêt général, celui des générations futures, l’humanité de l’homme, dieu, l’histoire, peu importe du moment que c’est un horizon qui transcende le « moi » et ses intérêts personnels.(...)
Arrêtons nous, un instant sur cet étrange récit. Force surhumaine, sensibilité extrême, colères imprévisibles, meurtres involontaires et regrettés : ne peut-on associer tout ceci aux imprévisibles soulèvements des peuples et des foules… ? Ne peut-on, plus précisément, associer l’histoire d’Hercule à celle des peuples occidentaux (français notamment), à la « folie meurtrière » qui leur fit perdre la tête (décapitation du roi) mais qui furent finalement sauvés par le principe même de la démocratie… Ce qui ne les empêcha pas de détruire leurs bases affectives (famille, patrie, valeurs, sensibilité, culture, émotion) ? Et, plus largement, toutes leurs fondations traditionnelles et celles des autres peuples de la planète ? Et qui furent « sauvés » là encore, pendant un temps, par leur ancrage dans la démocratie ?(...)
de quoi prend-t-on peu à peu conscience, si ce n’est que derrière ces « personnalisations » du pouvoir, c’est encore de l’Hydre qu’il s’agit, que ces « têtes » sont sœurs de nos « têtes démocratiques » et qu’au fond il s’agit partout du même monstre ? Que le « meurtre » économico-politique dont ont été victimes les peuples qui se soulèvent aujourd’hui est « involontairement » de notre fait à nous, les peuples occidentaux ?(...)
Cautériser la plaie à la racine, un seul exemple aujourd’hui : l’Islande.
Ce pays vient de se donner une assemblée Constituante élue au suffrage universel ! (Même si la plupart des membres élus de cette assemblée ont déjà assumé des responsabilités sociales et/o politiques dans le passé, et qu’il ne faut donc pas idéaliser cet événement, il est tout de même remarquable !) Ce derrière une omerta médiatique internationale assourdissante : l’« haleine de l’hydre » ! Même l’explosion de son volcan n’est pas parvenue à vaincre cette censure internationale envers l’Islande !(...)
L’Islande vient de se prendre le crabe dans les mollets. La cour suprême saisie par trois citoyens (dont deux non élus : Ah ce « lion » » !) vient d’invalider la Constituante pour vice de forme.
Comment l’Islande va-t-elle se sortir de ce mauvais pas ?(...)
Et oui, la force d’un peuple ne suffit pas contre l’Hydre : il lui faut avoir des alliés.
Qui seront ceux de l’Islande ? (...)