
la misogynie est permanente, c’est une constante que nous devons garder en tête. Le discours misogyne nie la réalité de la situation des femmes afin que nous continuions à nous y résigner.
CH : Mais on vous dira, comme le fait Elisabeth Badinter, que vous ne devriez pas comparer une prostituée avec une journaliste mais avec une ouvrière ou une caissière.
C.MK. : Oui. Mais personne ne vient dire que les ouvrières, caissières etc… mènent la grande vie. Elles devraient être mieux payées et elles s’organisent pour cela. Il n’y a pas non plus que des femmes qui travaillent en usine (…) Il faut, bien sûr, leur donner aussi des alternatives. La gauche parle tout le temps de l’oppression par le travail et prend les ouvriers pour exemple. Elle ne dit pas qu’ils sont libres ; elle ne dit pas qu’ils choisissent de travailler à l’usine. (…) Moi non plus ! Tout d’un coup la prostituée est devenue l’exemple de ce à quoi la liberté ressemble. Vous n’allez pas à la rencontre des ouvrières pour dire ô combien elles adorent leur boulot de sorte que tout un chacun continue d’acheter ce qu’elles font. Elisabeth Badinter, pour ne pas la citer, est dans la publicité. Ca signifie qu’elle a un large accès aux médias publics et qu’elle a identifié une niche pour elle-même, une niche où être « la féministe misogyne ». C’est une position très lucrative oû se nicher.