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Reporterre
« Le gouvernement est animé par une idéologie individualiste et capitaliste. La Zad prône une philosophie de coopération »
Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre, est intervenu sur France Info jeudi 19 avril, en dialogue avec Eddy Fougier, et avec un reportage à Notre-Dame-des-Landes d’un journaliste de France Info.
Article mis en ligne le 20 avril 2018
dernière modification le 19 avril 2018

franceinfo : Une sortie de crise vous semble-t-elle proche ?

Hervé Kempf : Il faut la souhaiter. Je remarque que quand il n’y a pas d’action de la part des forces de l’ordre, c’est calme sur la ZAD. Ça confirme que le désordre est créé par l’intervention du gouvernement. La deuxième chose, c’est qu’il y a beaucoup de discussions sur la ZAD. Les évacuations n’étaient pas nécessaires et mal fondées juridiquement, car les négociations avançaient. C’est dommage qu’on ait envoyé aussi brutalement 2 500 gendarmes qui ont peut-être d’autres choses à faire.

Sur quoi portent les négociations ? Qu’est-ce qui bloque ?

C’est du côté du gouvernement que ça bloque. La situation n’a pas évolué depuis plusieurs jours. On l’a vu hier [mercredi] avec M. Hulot. Les zadistes répètent qu’il y a des projets collectifs, mais s’il n’y a pas d’ouverture du gouvernement [qui n’examine que les projets individuels]. Ça va être compliqué.

La préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, a affirmé que « Notre-Dame-des-Landres ne sera pas le Larzac ». Pourquoi le gouvernement ne veut pas d’une solution collective ?

Pour une raison purement idéologique. Le gouvernement est animé d’une idéologie individualiste et capitaliste. Et face à ça, la Zad prône une philosophie de collectivité, de coopération, qui affirme que pour trouver la réponse écologique il faut chercher à travailler ensemble.

Est-ce que Nicolas Hulot est dans le vrai lorsqu’il dit qu’il ne faut pas confondre écologie et anarchie ?

Nicolas Hulot se trompe. Tous les penseurs de l’écologie ont été liés à l’anarchie. Ils remettent en question la centralisation de l’État, la hiérarchie et imaginent une société où des communautés humaines restreintes travailleraient ensemble. Ce n’est pas l’anarchie conçue dans la violence. C’est une façon de penser la société sans rapports de pouvoir.