
Interdite en Europe, sauf dérogation, la pêche électrique est pourtant pratiquée illégalement par les Pays-Bas. Mardi 16 janvier, le Parlement européen a voté l’interdiction de cette pratique. Mais la Commission européenne et les Etats membres doivent donner leur accord. Et le lobby ne désarme pas.
Mercredi 2 mai 2018 - Alors que le « trilogue » européen (le Parlement européen, le Conseil des ministres et la Commission européenne) qui doit décider du sort de la pêche électrique en Europe n’a pas encore statué sur l’interdiction de cette méthode de pêche destructrice, les industriels néerlandais viennent ce mercredi 2 mai à Paris rencontrer les représentants nationaux des pêcheurs français (le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins — CNPMEM) « sans que les pêcheurs artisans français, directement impactés par la pêche électrique, ne soient conviés », alerte l’association Bloom. « Le pire est à craindre car le lobby de la pêche industrielle néerlandaise VisNed a procédé de façon identique au Royaume-Uni pour obtenir des accords permettant le maintien de la pêche électrique dans des zones dédiées », poursuit l’association dans un communiqué publié ce mardi (...)
La pêche électrique est une méthode de pêche qui utilise l’électricité pour déloger les poissons du fond des mers et océans, et les faire remonter à la surface. Les filets des chaluts de fond sont équipés d’électrodes qui envoient des décharges électriques dans les sédiments, les poissons se convulsent sous l’effet de la décharge et le courant électrique les ramène vers le filet. Ceux qui sont remontés dans les chaluts sont souvent couverts de brûlures, d’ecchymoses, ou ont subi des déformations du squelette du fait de l’électrocution. C’est l’intensification en Europe de cette pratique que l’association Bloom, qui œuvre à la préservation des océans et à la défense d’une pêche durable, a dénoncée lundi 2 octobre en déposant une plainte contre les Pays-Bas auprès de la Commission européenne.