
La transformation des huiles de friture en carburant ou comme source de chauffage est en plein développement. Mais ce marché émergent oppose partisans des circuits courts et locaux aux gros du business du recyclage.
tous les acteurs de la filière n’ont pas le même profil, ni les mêmes objectifs de valorisation. Il y a d’abord les « gros » comme Veolia propreté. Une filiale de la multinationale a ouvert en 2009 à Limay (78) une usine dédiée à la transformation des huiles récoltées en biogazole. Grâce à un procédé d’estérification et l’utilisation de produits chimiques, les 20 000 tonnes d’huile récoltées par an un peu partout en France et en Europe ainsi transformées en biocarburant sont mélangées à du gazole classique (à hauteur de 0,35 %).
Et puis il y a aussi les plus « petits », souvent organisés en association. (...)
Privilégier le local
Dans son hangar artisanal qui transpire l’huile, il filtre près de 7000 litres par an. Mais Alain Vigier ne soutient pas une utilisation automobile, plutôt opposé au « tout-bagnole », même s’il lui arrive d’en vendre à des agriculteurs, pour qui l’utilisation est plus tolérée.
Il tente patiemment de développer différents usages, le chauffage en chaudières, par exemple, qui nécessite des brûleurs adaptés, ou bien l’alimentation de groupes électrogènes lors de festivals. La réglementation sur la combustion est un peu moins contraignante. « Le frein principal au développement de cette activité c’est le flou de la règlementation », souligne Sophie Camard, conseillère régionale Europe écologie – Les verts.
François-Michel Lambert, député écologiste des Bouches-du-Rhône, préside l’institut de l’économie circulaire. « Transporter des huiles sur des kilomètres est absurde, affirme-t-il. Il faut à tout prix rester dans une logique de territoire et donner aux acteurs locaux les solutions pour que leur activité devienne pérenne. Mais il y a de la place pour tout le monde. La combustion en chaudière semble être la solution la plus optimale pour les HAU. Veolia pourrait très bien exercer ce rôle, comme d’autres, mais ils ne savent pas le faire. »
Des incitations financières pourraient être déterminantes... (...)