
A chaque fois que je vais au tribunal d’instance pour accompagner une famille poursuivie par un bailleur, je suis impressionné par le climat qui y règne.
Il y a tous ces « justiciables », des « petites gens » calés dans leurs sièges attendant le couperet et ces avocats pour presque tous au service des bailleurs.
Très peu, trop peu de locataires menacés d’expulsion ont pris un avocat.
Ils pourraient demander l’aide juridictionnelle mais peu vont jusque-là.
Ils ont un logement, des dettes qui s’accumulent, une peur au ventre et beaucoup, découragés, répondent à la convocation sans même d’ailleurs préparer un dossier.
Vendredi dernier, je suis allé à la demande d’une mère de famille.
Cette femme, mère de trois enfants, vivant avec son compagnon a quitté son logement avec sa famille, suite à l’ordonnance d’un juge.
Aujourd’hui, ayant déposé un dossier de surendettement recevable, elle était poursuivie par son ancien bailleur privé qui contestait l’effacement de dettes proposé par la commission de la Banque de France. (...)
avocate de la partie adverse osa dire que cette femme aurait fait un troisième enfant juste pour se tirer d’affaire.
Quelle honte ! oser porter un jugement de valeur sur le choix intime d’un couple.
Non, madame, ce n’est pas parce que cette famille est pauvre que le couple fait des gosses pour les allocations familiales !
Ce couple, madame l’avocate, élève avec amour et sérieux leurs enfants comme le font beaucoup d’autres malgré leur situation financière !
J’ai senti que le juge n’appréciait pas trop le commentaire « méprisant » de l’avocate.
Nous allons suivre l’affaire, attendre le jugement ….(...)