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Le meurtre de la journaliste Daphne Caruana Galizia nous vise tous
Article mis en ligne le 18 octobre 2017

Le meurtre de la journaliste d’investigation maltaise Daphne Caruana Galizia, tuée le lundi 16 octobre par une voiture piégée garée devant son domicile, est signe que la mafia italienne et le pouvoir poutinien n’ont pas l’apanage de l’élimination des journalistes. Dans la traînée des Panama papers et des Wikileaks, ce phénomène peut désormais frapper dans toute l’Europe.

Les gros titres du Guardian depuis hier lundi 16 octobre, m’ont fait revivre l’émotion qui accompagnait la nouvelle de l’assassinat, il y a onze ans presque jour pour jour, de la journaliste russe Anna Politkovskaïa. Le rapprochement est évident. Dans les deux cas, une femme d’un courage inouï, luttant presque seule avec les armes de l’investigation et de l’écriture contre la corruption massive d’un système étatique.

Mais à vrai dire, ce meurtre terroriste m’a surpris davantage encore, ignorant que je suis (que nous sommes presque tous en France, me risquerai-je à dire) du système terrible qui règne à Malte, cette belle île de l’UE auréolée de Chevaliers mythiques. Certes, les « pavillons maltais » et autres exactions dudit paradis fiscal lézardent le kitsch des clichés touristiques. Mais la mort épouvantable de Daphne Caruana Galizia révèle crûment, malgré les larmes de crocodile versées par le Premier ministre « travailliste » Joseph Muscat, un système maltais profondément gangrené, sans cesse dénoncé par la journaliste avec des documents et des arguments irréfutables. La gangrène n’est pas une métaphore facile. Il s’agit d’une corruption installée qui envahit quasiment tous les aspects de la société.

« La situation est désespérée », écrivait Galizia sur son blog, suivi par des centaines de milliers de lecteurs, quelques heures avant sa mort. (...)