Le rapport Arthuis commandé par le gouvernement sur l’avenir des finances publiques contient une feuille de route pour diminuer les dépenses publiques, ces dépenses dont on a vu pourtant l’importance pour faire face à une crise comme celle due à la pandémie. La Note d’Attac et de la Fondation Copernic déconstruit les arguments avancés par le rapport qui sont la copie conforme des préconisations néolibérales habituelles. Elle présente des propositions pour engager une véritable réforme fiscale et pour mettre la politique monétaire au service d’une politique budgétaire résolument dirigée en faveur d’une transition sociale et écologique. En particulier, sortir de l’emprise des marchés financiers est devenu un impératif crucial ; c’est la raison pour laquelle le financement des investissements publics d’avenir par la banque centrale doit devenir possible.
« La note que nous mettons en discussion se fixe trois objectifs. Premièrement, nous examinons en détail le rapport Arthuis en déconstruisant les explications données sur l’origine de la dette publique, puis les réponses données par le rapport à la question de savoir ce qu’il faut faire de cette dette accumulée. Deuxièmement, nous critiquons les mesures proposées par le rapport Arthuis qui s’inscrivent toutes dans un programme de stabilisation budgétaire, au mépris des populations qui souffrent, au mépris des services publics inexorablement dégradés, au mépris des investissements d’avenir indispensables. Enfin, troisièmement, nous présentons des pistes alternatives à l’austérité, d’une part pour desserrer l’étau dans lequel les politiques publiques sont enfermées par les marchés financiers, d’autre part pour réformer radicalement une fiscalité qui aujourd’hui plombe les recettes publiques quand tant de besoins sociaux et écologiques doivent être satisfaits. Nous intégrons une analyse chiffrée des pertes budgétaires occasionnées par les choix fiscaux opérés pendant tout le « quinquennat Macron ». »
Vincent Drezet, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Pierre Khalfa, Dominique Plihon analysent le contenu du rapport, le silence sur le cout de la crise financière, l’autre silence sur « sur les dettes privées qui finissent par être reprises par la sphère publique » et les propositions – toujours néolibérales – avancées dont le freinage de la dépense publique. (...)
Les auteurs et l’autrice soulignent les futurs envisagés, « un monde d’après qui ressemble furieusement au monde d’avant ». Iels discutent de la dépolitisation des débats budgétaires et du cantonnement des discussions à « un simple débat technique », d’annulation de dettes, d’alternatives à mettre en avant.
Il convient de sortir la dette de l’emprise des marchés financiers, de réinsérer la politique monétaire dans le débat démocratique, de construire une politique fiscale alternative, d’assurer une meilleure progressivité de l’imposition globale des revenus, de lutter contre l’évasion et la fraude fiscale, d’instaurer une taxe unitaire des multinationales, de créer un cadastre financier mondial… (...)