
Le rapport Gallois devrait déboucher sur un pacte de Compétitivité ! Une nouvelle déclaration de guerre aux travailleurs après le pacte de stabilité ?
La révolution sera décidément aussi sémantique : voilà désormais le mot « pacte » accaparé par l’arsenal libéral pour mieux faire passer la pilule de l’oppression du peuple. Après le pacte de stabilité, voici venir le temps du pacte de compétitivité.
Une trouvaille ! Il fallait absolument éviter le traumatisme que n’aurait pas manqué de provoquer chez le travailleur moyen le fameux « choc de compétitivité » voulu par Louis Gallois. Il faut dire que ce dernier s’exprimait avec les mots du patronat, lui qui fut un des liquidateurs de la SNCF et qu’il ne s’embarrassait pas des nuances sémantiques de ceux qui continuent à se nommer eux-mêmes des socialistes.
Ce sera donc un pacte, le nouveau dispositif imaginé par le gouvernement pour répondre aux différentes somations du Medef de baisser le « coût du travail ». Car là encore, et je ne suis pas le premier à le dire, il faut comprendre que dans cette « novlangue » libérale qui envahit les médias dominants, le travailleur « coûte » et ne produit pas de richesse, il est une « charge sociale » et ne participe pas à la solidarité qui cimente une nation… (...)
Quant à la paix sociale ? Il ne dépend que de nous de juger à quel niveau d’équilibre nous en sommes arrivés. Accepterons-nous cette nouvelle saignée que l’on se garde bien de faire subir aux dividendes inflationnistes qui rémunèrent le capital ? Accepterons-nous la réduction de dépenses publiques qui doit accompagner ce nouveau plan ? Accepterons-nous encore longtemps cette logique libérale qui doit à nouveau permettre d’engraisser les plus riches et de raisonner les plus modestes ?
Il n’est plus temps de pactiser : nous sommes bien entrés dans le temps des luttes. Si pacte il y a, il doit être entre nous, un pacte de solidarité, une alliance la plus large possible. Jaurès disait « que le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Cessons de croire qu’il veut favoriser la paix.