
Qui sont les 10 % les plus aisés ? Des cadres supérieurs ou des indépendants aisés, quinquagénaires ou sexagénaires, plutôt en couple sans enfant à charge. Généralement propriétaires de leur logement, ils vivent plus souvent en région parisienne. Portrait-robot de la France qui va bien.
Les données qui permettent de décrire les catégories aisées sont peu nombreuses. Nous qualifions ici de « riches » les personnes situées entre les 10 % les plus aisées et le 1 % de « super-riches » [1].
Le niveau de vie s’élève en général avec l’âge, car les salaires suivent l’ancienneté et les revenus financiers progressent au fur et à mesure de la constitution du patrimoine. Les personnes riches sont logiquement plus âgées que la moyenne. L’âge moyen de la personne dite référente [2] des ménages riches est de 57 ans en 2018 selon l’Insee, et de 58 ans pour les ménages super-riches, contre 54 ans pour le reste des ménages.
Les couples sont surreprésentés : ils composent deux tiers des ménages riches et des super-riches, alors qu’ils représentent seulement un ménage sur deux dans le reste de la population. La configuration familiale la plus fréquente chez les riches est le couple sans enfant à charge. À l’inverse, les femmes seules et les familles monoparentales sont beaucoup moins nombreuses. Elles représentent seulement 18 % des ménages riches et 15 % des super-riches, alors qu’elles sont deux fois plus fréquentes dans le reste de la population (33 % des ménages).
Les ménages riches sont en grande majorité propriétaires de leur logement. 82 % des riches et 85 % des super-riches sont dans ce cas, contre 56 % de la population située sous le seuil des 10 % les plus riches. Cette situation est liée au niveau de revenu des plus aisés, mais aussi au fait qu’ils sont en moyenne plus âgés. Une fois les crédits remboursés, être propriétaire dégage plus de possibilités d’épargner qu’en étant locataire, ce qui alimente l’effet « boule de neige » entre hauts revenus et possibilités de se constituer un patrimoine qui lui-même procure des revenus financiers.
L’Insee ne diffuse pas de données récentes sur le milieu socioprofessionnel des riches. La moitié des salariés riches et 58 % de ceux super-riches sont des cadres supérieurs [3] alors que ces derniers ne représentent que 11 % du reste de la population, selon des données de 2014. Les ingénieurs et les cadres administratifs et commerciaux des entreprises sont surreprésentés parmi les riches. À noter tout de même, 6 % des riches salariés sont ouvriers. Ces personnes sont probablement en couple avec un conjoint aux très hauts revenus, ou bien elles disposent d’un patrimoine hérité qui leur apporte d’importants revenus financiers. (...)