
Distribution de repas, zone industrielle des Dunes, lundi 24 avril, 18h. Beaucoup de monde, beaucoup d’Afghans, pas mal de mineurs, surtout d’Afrique de l’est. Arrivée d’une voiture de police. Les policiers deviennent un peu intrusifs, mais une courte averse les fait rentrer dans leur voiture. La distribution aurait pu bien se passer (...)
La pluie cesse, Les policiers reviennent un peu plus nombreux, et surtout beaucoup plus excités. Ils se ruent d’abord, flashball au poing, pour éteindre les quelques braises d’un feu que des exilés avaient allumé un peu avant la distribution, plus pour se rassembler autour que pour se réchauffer. Ils se ruent ensuite vers deux véhicules qu’ils jugent probablement garés étrangement, et dont ils photographient les plaques d’immatriculation. Le propriétaire d’un des véhicules subit un contrôle d’identité.
Rien de tel que la mesquinerie pour saper l’autorité, et la situation commence à nous faire deviner sous les uniformes de dangereux anarchistes tout attachés à décrédibiliser les institutions.
Les policiers persistent donc dans l’effort. Jugeant que la situation culmine dans l’intolérable, il jugent urgent d’appeler des renforts. Surviennent donc par ordre d’apparition la BAC (Brigade Anto-Criminalité), puis les CRS.
Il devient alors loisible de procéder à des contrôles d’identité. De bénévoles, surtout quand ils ou elles filment l’intervention policière. Des mineurs sont mis à l’écart et gratifiés de palpations de sécurité ainsi que d’une proposition de mise à l’abri à Saint-Omer, à trente kilomètres de Calais. Les mineurs ayant décliné l’offre, ils sont relâchés, la police ne va pas s’encombrer la vie à signaler des mineurs en danger à l’aide sociale à l’enfance et au procureur de la république.
Certains des mineurs avaient beaucoup bu, et avec le stress lié à la pression policière, commencent à se battre. N’écoutant que leur courage, les policiers se replient sous le couvert de leurs flashballs, et laissent les bénévoles et les potes desdits mineurs gérer la situation. Voyant que la situation de stabilise – ou pas – ils montent dans leurs véhicules et partent. Non sans avoir arrêté un mineur qui leur avait fait un fuck. Il est actuellement en garde-à-vue.
Clou de la représentation, en partant un policier balance à une bénévole : « vous pourriez quand même les empêcher de boire ». (...)
vous en connaissez, vous des présidents du conseil départemental socialistes qui se souvient des mineur-e-s isolé-e-s étranger-ère-s ? Vous n’avez qu’à voir à Paris, alors dans le Pas-de-Calais…
Et vous savez qu’il y a plus de mineurs à la rue dans la France d’aujourd’hui qu’il n’y en avait dans la Roumanie post-Ceaucescu ?