
L’Égypte a adopté une nouvelle loi antiterroriste prévoyant de très lourdes amendes pour les journalistes qui rapporteraient des informations contredisant les communiqués officiels en cas d’attentats.
Au lendemain de l’assassinat le 29 juin du procureur général Hicham Barakat dans un attentat spectaculaire, toujours non revendiqué, al-Sissi avait promis une législation plus dure "pour lutter contre le terrorisme".
Cet attentat avait été suivi le 1er juillet par une série d’attaques jihadistes de grande ampleur contre des militaires dans la péninsule du Sinaï et l’armée avait été ulcérée par la couverture médiatique de ces attaques. Alors qu’elle avait fait état de 21 soldats tués, les médias avaient publié des bilans bien plus lourds.
Pour punir les médias qui rapporteraient des informations contredisant les communiqués officiels en cas d’attentats, le gouvernement prévoyait initialement une peine de deux ans de prison minimum. Il y avait renoncé face à la bronca des journalistes.
Les détracteurs de la loi estiment que les montants des amendes prévues pourraient contraindre des petites publications à fermer, et dissuader les autres médias de travailler de manière indépendante.
Prouver l’intention de diffuser de fausses informations
Cette loi a ravivé la crainte que des journalistes se trouvent au tribunal en raison de leur travail. (...)
La loi préconise par ailleurs la peine de mort pour les personnes coupables d’avoir créé, dirigé ou financé une organisation "terroriste", et la prison pour celles jugées coupables de promotion du terrorisme. (...)