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Le Monde
Le rapport de la Ligue des droits de l’homme après la manifestation de Sainte Soline : « Il est urgent d’envisager une désescalade »
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Article mis en ligne le 11 juillet 2023

Selon le président de la LDH, Patrick Baudouin, les affrontements dans les Deux-Sèvres, le 25 mars, autour de la « mégabassine » sont emblématiques « en termes de violences policières » d’« un usage disproportionné et indifférencié de la force ».

La Ligue des droits de l’homme (LDH) a rendu public, lundi 10 juillet, un épais et minutieux rapport sur la manifestation du 25 mars autour de la « mégabassine » de Sainte-Soline, dans un champ des Deux-Sèvres, qui avait donné lieu à de très violents affrontements. « Sainte-Soline est très emblématique, en matière d’atteinte à la liberté d’expression et de réunion, a indiqué Patrick Baudouin, le président de la Ligue, mais aussi en termes de violences policières, avec un usage disproportionné et indifférencié de la force. »

Six à huit mille manifestants s’étaient donné rendez-vous à Sainte-Soline, une manifestation interdite par la préfecture des Deux-Sèvres, et 3 200 gendarmes avaient été dépêchés sur les lieux, dont certains sur des quads. Quelque 24 010 contrôles de véhicules avaient été réalisés, selon Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, ils n’avaient donné lieu qu’à 20 ouvertures de procédures (soit 0,08 % des contrôles). Près de 5 000 grenades avaient été tirées par la gendarmerie en trois heures, 200 manifestants auraient été blessés – dont Serge D. dont le pronostic vital avait été engagé, ainsi que 47 gendarmes.

La LDH avait envoyé 18 « observateurs » sur le terrain, avec des chasubles bien visibles, appuyés par une petite équipe en base arrière dans la commune de Melles, afin de prendre minute par minute un compte rendu des événements. Ces observateurs, pourtant reconnus par le droit international, « seront assimilés à des manifestants », avait prévenu la préfecture des Deux-Sèvres – le juge des référés de Poitiers a certes jugé, comme le Conseil d’Etat, cette décision « entachée d’illégalité » mais l’a finalement légitimée a posteriori – la LDH a formé un recours pour excès de pouvoir contre ces décisions préfectorales.

Tirs de grenades depuis les quads (...)

Les premiers heurts avaient eu lieu à 12 h 30, selon ces observateurs. (...)

des manifestants tiraient des mortiers d’artifices, les gendarmes ripostaient par des grenades lacrymogènes. Les quads filaient vers un autre groupe et ont tiré à nouveau.

Les affrontements se sont poursuivis, une trêve d’une heure a été observée à partir de 14 h 08, et après une brève reprise des affrontements, la manifestation s’est dispersée à 15 h 30. Le rapport de l’inspection générale de la gendarmerie nationale du 27 mars assure que « les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont été effectués après sommation » et « malgré des appels à la modération des équipes de liaison gendarmerie » – les observateurs n’ont entendu ni les sommations ni ces appels. (...)