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Revenu de base
Le revenu de base : une fausse bonne idée ? Réponse à un économiste
Article mis en ligne le 10 mars 2014
dernière modification le 7 mars 2014

Le revenu de base n’est ni l’ambition peu réaliste d’une sortie brutale du capitalisme, ni une roue de secours de ce dernier, mais un moyen d’améliorer un système socio-fiscal qui répond mal à ses objectifs.

Dans un récent article, Guillaume Pastureau questionne la pertinence d’un revenu universel dans le système actuel, estimant que celui-ci tendrait à entériner l’idée – libérale selon lui – qu’il existerait des individus inaptes à produire, dont le revenu de base serait une façon de se ‘débarrasser’. Voyons ses principales objections une à une.
Financement par l’impôt sur la production

Première objection, il serait incohérent de financer par l’impôt sur la production (laquelle dépend du travail) un dispositif dont l’une des conséquences serait de payer les gens à ne pas travailler.

Pour résoudre cette apparente contradiction, il faut sortir d’un biais trop commun en économie : le raisonnement statique ; et au contraire se tourner vers une approche dynamique du problème.

La force du revenu de base [1] vient de ce qu’il permet aux gens de retrouver du temps et des marges de manœuvre pour s’instruire, s’occuper d’eux-mêmes, voir leurs proches à un rythme moins dicté par les divers impératifs actuels. De ce fait, on peut considérer qu’à moyen terme, le revenu de base améliorera la qualité du capital humain, et donc permettra un accroissement de la qualité de la production, plus que de sa quantité, ce qui permettra de trouver à posteriori le financement.

Certes, la mise en place d’un revenu de base significatif (supérieur à 400€) aurait pour conséquence dans les années suivantes d’inciter les gens à quitter leur emploi si la rémunération ne leur semble pas en compenser la pénibilité ou l’ennui, de déménager pour aller vivre dans un lieu plus en phase avec leurs aspirations profondes, etc. Tout ceci aurait des conséquences importantes sur le plan social, mais également sur le plan fiscal.

À nouveau, il nous faut parier sur le fait que les effets dynamiques de moyen-long terme vont positivement contrebalancer les effets de court-moyen terme de mise en place du revenu de base. (...)