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l’Humanité
Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?
Article mis en ligne le 18 mai 2022
dernière modification le 17 mai 2022

Plusieurs instituts donnent la gauche en tête des voix au premier tour, puis battue en nombre de sièges obtenus à l’Assemblée nationale. Mais comment ces enquêtes sont-elles réalisées et quel crédit leur apporter ?

Attention pincettes ! L’ensemble des instituts de sondages appellent à prendre avec « la plus grande prudence » leurs enquêtes concernant les élections législatives des 12 et 19 juin.

En moyenne, l’alliance de toute la gauche, baptisée Nupes, est actuellement donnée en tête des intentions de vote (environ 30 % des voix), devant la coalition des macronistes Ensemble ! (26 %), puis le Rassemblement national (23 %), le parti de droite LR (10 %) et enfin la formation d’Éric Zemmour, Reconquête (6 %).

Ces études annoncent-elles la future répartition des sièges à l’Assemblée nationale ? Loin de là, puisque les législatives, en France, ne se font pas à la proportionnelle. Le découpage du territoire en 577 circonscriptions, pour autant de scrutins, complique forcément le travail des sondeurs. (...)

Que disent les hypothèses des deux instituts qui s’y s’ont déjà essayé ? Les travaux d’Harris interactive et d’Opinion Way donnent 300 à 350 sièges pour la Macronie, 105 à 165 pour la Nupes, 30 à 70 pour LR et 20 à 80 pour le RN. « L’hypothèse la plus probable aujourd’hui reste celle d’une majorité pour le président de la République. Cela commence à se clarifier maintenant que les accords entre partis sont conclus. Mais nous serons évidemment en mesure de fournir une grille de lecture plus fine après le 20 mai, une fois que l’offre réelle sera connue dans l’ensemble des circonscriptions », indique Jean-Daniel Lévy.

Le directeur délégué d’Harris interactive précise que l’inconnue autour de l’abstention complique la tâche des sondeurs. (...)

Elle sera pourtant l’une des clés d’un scrutin qui s’annonce bien plus indécis qu’en 2017. (...)

l’abstention en 2017 a clairement nui à la gauche, la victoire d’Emmanuel Macron ayant eu un effet démobilisateur sur cet électorat au moment d’élire les députés. (...)

Sauf que la donne a changé en 2022. Les législatives s’annoncent cette année comme les plus indécises depuis celles de 1997. D’abord, parce que le président sortant a été réélu en partie par défaut. Ensuite, parce que le paysage politique s’est divisé en trois grands blocs : droite, extrême droite et gauche. Enfin, parce que la gauche a conclu un accord historique, avec la Nupes, dans l’espoir de briser le cercle mortifère de l’inversion du calendrier électoral, afin de remporter les législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. (...)

Des panels qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes

Reste que l’incertitude autour de l’évolution des rapports de forces, autour de l’abstention et de l’impossibilité de réaliser des sondages précis dans l’ensemble des 577 circonscriptions du pays rend très ardu tout exercice sondagier. La carte électorale, via le découpage actuel des circonscriptions, favorise de plus la droite dans nombre de territoires. Une équation délicate, alors même que tout sondage comporte des travers.

À commencer par le choix du panel. La plupart des instituts travaillent à partir de listes de volontaires préinscrits sur Internet et prêts à répondre quelle que soit la question. Des répertoires qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes. (...)

Certains instituts tentent de proposer d’autres méthodes, au risque d’être rappelés à l’ordre par la Commission des sondages. (...)

Il est enfin à noter que le nombre de sondages a presque triplé en quelques années (...)

l’exercice va très bientôt rebattre son plein au fur et à mesure que la date des législatives approchera. En 2017, les projections en sièges s’étaient montrées assez éloignées des résultats (...)