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Les Balkans pour les peuples des Balkans
Article mis en ligne le 25 septembre 2013
dernière modification le 20 septembre 2013

Les Balkans luttent contre la triple crise de la dette extérieure, du chômage de masse et la stagnation du secteur productif. En réalité cette crise est la crise de la dépendance au capital européen

La vie économique est complètement dépendante de l’importation onéreuse de capital européen afin de couvrir les déficits budgétaires et commerciaux béants. Ce système économique est un vaste pillage du bien national au profit des banquiers européens.

Avec la crise les banquiers européens qui contrôlent le système financier de toute la région ont cessé de prêter et le système pyramidal s’est effondré.

Depuis, la Grèce, la Slovénie, la Serbie, la Roumanie et la Bosnie sont tous placés sous « redressement judiciaire » par la Troïka (FMI, UE et BCE) qui a imposé, avec la complicité de la classe politique locale, des programmes d’austérité si sauvages qu’ils entraînent un désastre humanitaire.

Une nouvelle guerre européenne fait rage. Son but est de faire payer aux Balkans et au reste de l’Europe périphérique le coût des dettes des banques d’Europe du nord. (...)

"...On nous a dit et répété que c’est la “mentalité balkanique” primitive qui serait responsable des « conflits ethniques » du passé. L’intégration européenne, la transition vers l’économie de marché, l’intervention militaire de l’OTAN sont présentées comme un antidote à l’histoire de « l’échec de la modernisation » des prétendus « États défaillants ». Maintenant, après deux décennies de destruction économique et de dépendance néocoloniale, il devient évident que nos problèmes sont inséparables de l’histoire de l’impérialisme dans notre région." (...)

De la même façon que la désintégration de l’Empire Ottoman attira toutes les Grandes Puissances, l’Ex-Yougoslavie en guerre civile fut le lieu où les Grandes Puissances luttèrent entre elles pour asseoir leur suprématie en Europe de l’Est après l’implosion de l’Union soviétique. (...)

Dans les Balkans, les produits industriels occidentaux bon marché ont détruit l’artisanat traditionnel et ont même conduit à la désindustrialisation, par exemple dans le cas de l’industrie du cuir et du textile bulgares. Le même processus d’ouverture au marché global a entraîné après 1989 la ruine de l’industrie et le chômage massif. Au même moment, dès 1878, les Balkans sont devenus complètement dépendants de l’exportation de leurs produits agricoles dont la demande n’était pas extensible et dont la valeur était dépréciée par la concurrence internationale. Le fondateur du socialisme bulgare Dimitri Blagoev s’alarmait déjà en 1885 que les Balkans devenaient une colonie agricole de l’Ouest capitaliste.

Puis la dépendance économique devint une dépendance financière. (...)


seule la Fédération des Balkans peut créer une alternative
internationaliste aux luttes nationalistes du Kosovo, de la Bosnie, de la Macédoine, ces luttes qui justement permettent aux impérialistes de diviser pour régner. Finalement, seul le concept de Fédération des Balkans est suffisamment large pour mener à une unification nationale des peuples des Balkans et leur permettre de vivre ensemble dans la paix et l’égalité.

La Fédération des Balkans sera notre alliance avec le peuple grec contre l’esclavage de la dette et la domination étrangère, elle sera notre propre contribution à la destruction de l’empire européen du capital et ouvrira une nouvelle ère pour toute la région, une ère où les peuples seront des sujets de leur propre destin. C’est pourquoi nous devons encore et encore poser la question de la Fédération des Balkans, inclure cette idée dans tous les aspects de nos luttes politiques, de nos interventions quotidiennes et commencer à construire ses fondations par le bas, en connectant mouvements sociaux entre eux et en replaçant les luttes dans un contexte plus large que le cadre national.