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France Culture
Les Émirats arabes unis, nouveau paradis des oligarques russes
Article mis en ligne le 28 mars 2022
dernière modification le 27 mars 2022

Alors que le président américain Joe Biden est en Europe et que de nouvelles sanctions contre la Russie sont en discussion, les Émirats arabes unis en général et Dubaï en particulier sont devenus le refuge des fortunes russes.

Des yachts, des avions privés, des villas, des voitures de luxe… Au moins une quarantaine d’hommes d’affaires ou d’officiels liés à Vladimir Poutine ont mis ou sont en train de mettre leurs avoirs à l’abri à Dubaï, selon l’ONG Center for Advanced Defense Studies, qui les a recensés.

Parmi eux, plusieurs oligarques déjà visés par des sanctions – un magnat de l’acier, un roi du pétrole, un ancien gouverneur de région élu à la Douma – mais aussi des fortunes qui s’inquiètent de nouvelles sanctions ou de l’effondrement de l’économie russe.

Grande lessiveuse

"Il est tout à fait possible de faire des virements et d’envoyer des capitaux aux Émirats arabes unis sans aucun justificatif, il n’y a aucun contrôle sur l’origine des fonds. Par ailleurs, on a pu assister depuis plusieurs jours à des vols privés, de jets, qui se sont rendus directement de Russie aux Émirats", explique Sébastien Boussois, docteur en Science politique et auteur du livre Les Émirats à la conquête du monde. (...)

Avec des dizaines de zones franches où installer des sociétés, avec des projets immobiliers sans fin où investir discrètement, avec des facilitées de séjour et de résidence offertes aux investisseurs, avec une coopération judiciaire internationale très limitée pour la chasse aux flux illicites, Dubaï – aussi bling-bling qu’opaque – était déjà une destination privilégiée des nouveaux riches russes.

La ville-monde est désormais la "porte de sortie" d’une Russie asphyxiée par des sanctions américaines et européennes, que les Émirats, à cinq heures de vol de Moscou, n’appliquent pas jusqu’à présent. Officiellement, parce qu’elles ne viennent pas de l’ONU, qu’il n’y a donc pas d’obligation, ni de violation du droit international. Officieusement, parce que les Émirats se sont considérablement rapprochés de la Russie ces dernières années, à la faveur du désengagement américain de la région, des critiques occidentales sur la répression des opposants ou la guerre menée au Yémen avec l’Arabie saoudite. (...)

Grand Reportage
Dubaï : le business quoi qu’il en coûte ! (à écouter 55’)