
La vie difficile d’une population singulière
En France, on estime à 400 000 le nombre de personnes d’origine rom ou tsigane. On compte par ailleurs entre 10 et 20 000 Roms originaires de Roumanie, de Bulgarie et d’autres pays du centre et de l’est de l’Europe. Dans ces pays, ils sont souvent reconnus comme des minorités ethniques, des groupes de population qui n’ont pas les mêmes modes de vie, la même religion ou la même culture, et qui parfois ne parlent pas la même langue que la majorité de la population du pays dans lequel ils vivent.
Le mot rom désigne des populations très différentes, mais elles sont toutes venues d’Inde au Moyen-âge et forment aujourd’hui la plus grande minorité d’Europe. Dans les pays du centre et de l’est de l’Europe, les groupes de Roms sont liés à des familles de métier. Si les Roms français sont parfois nomades*, les Roms de ces pays vivent de façon sédentaire*. Les plus pauvres habitent dans des villages et ont des conditions de vie très difficiles. Ils essayent de trouver du travail dans les grandes villes ou en allant à l’étranger. Leur situation est très différente des Roms français, dont beaucoup font partie des gens du voyage, parce qu’ils ont un mode de vie nomade. Souvent, ils occupent des emplois saisonniers*. Ces populations vivent le plus souvent en marge de la société des « gadjés » : c’est le nom qu’ils donnent à ceux qui ne sont pas Roms.
(...) Qui sont « les gens du voyage » ?
L’expression « gens du voyage » est un statut administratif qui permet de désigner à la fois ceux qui se déplacent à cause de leurs métiers itinérants et ceux qui se déplacent parce qu’ils ont un mode de vie nomade*. Cette catégorie regroupe traditionnellement les Roms (aussi appelés Tsiganes, Gitans, Manouches, Sintis, selon les régions et les pays d’origine), les Yéniches (groupe ethnique itinérant originaire d’Allemagne et d’Alsace) et les circassiens (familles d’artistes du cirque). (...)
Pour les français d’origine rom, l’enjeu est d’être accepté comme des citoyens à part entière, et pour les non-sédentaires, que la loi qui oblige les communes à créer des aires d’accueil aménagées soit appliquée. Pour les étrangers, il faut qu’ils puissent sortir de la misère dans laquelle ils vivent à l’entrée de nos villes, sur des terrains vagues, sans eau ni électricité, dont ils sont régulièrement expulsés, alors qu’ils n’aspirent souvent qu’à un mode de vie stable. Qu’ils soient français ou étrangers, tous doivent pouvoir accéder aux mêmes droits, ne pas subir de discriminations. Tous doivent pouvoir envoyer leurs enfants à l’école, trouver du travail, et vivre dignement. (...)
Le non respect des lois n’est pas tolérable, quelle que soit l’origine des personnes. Il est par exemple interdit de mendier dans la rue avec de jeunes enfants. Encore faut-il que tous ceux qui vivent en France aient les moyens de vivre dignement ! (...)