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Les candidatures à la présidence de Radio France : casting tragique au CSA
Article mis en ligne le 11 avril 2018
dernière modification le 10 avril 2018

Le 15 janvier 2018, le président de Radio France, l’ancien président de l’Institut national de l’audiovisuel Mathieu Gallet était condamné à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende, pour avoir commandé 400 000 euros de prestations à deux sociétés de conseil sans avoir respecté les règles des marchés publics lorsqu’il présidait l’INA. Suite à cette condamnation, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) décidait le 31 janvier de retirer à Mathieu Gallet son mandat de président de Radio France et lançait le 14 février la « procédure de nomination » du nouveau président du groupe radiophonique public.

Le 21 mars le CSA déclarait recevables les candidatures de Jérôme Batout, Bruno Delport, François Desnoyers, Guillaume Klossa, Christophe Tardieu, Sibyle Veil, et mettait en ligne les « projets stratégiques » des impétrants [1] Avant de revenir dans un prochain article sur les programmes de ces six prétendants à la présidence du groupe radiophonique public, nous nous penchons ici sur leurs parcours. À noter que les auditions des différents candidats débutent ce jour

Aussi divers soient-ils, ces parcours illustrent des caractéristiques et des dispositions communes aux milieux dirigeants du public comme du privé : leur familiarité et leur connivence avec plusieurs cercles de pouvoir, administratif et politique, économique et médiatique, intellectuel et caritatif. Adeptes des techniques de néomanagement public [3], imbibés de logiques libérales incorporées dans les grandes écoles, les cabinets ministériels ou les états-majors d’entreprises publiques qu’ils ont fréquentés, rompus aux principes et aux supposées vertus de la gestion privée qu’ils ont pratiquée directement dans des multinationales ou importée dans leur administration, ces six candidats présentent des profils dont on peine à voir en quoi ils sauraient incarner et porter le service public radiophonique. En d’autres termes, six profils inquiétants pour l’avenir de Radio France que nous avons répartis dans trois catégories : les grands commis de l’État, les francs-tireurs et les médiacrates. (...)