Dès sa parution, il y a vingt ans, Les corps transfigurés ouvrait des perspectives nouvelles sur les performances de la biologie. En explicitant l’omniprésence des approches réductionnistes dans tous les secteurs des sciences de la vie, Michel Tibon-Cornillot définissait d’une part les principales structures selon lesquelles se développe de plus en plus rapidement la mécanisation du vivant, et il faisait apparaître d’autre part l’étrangeté du projet occidental de contrôle des organismes.
Les développements de la biologie contemporaine visent toujours plus profondément la transformation de l’homme par l’homme, la mutation, cette fois-ci organisée par elle-même, de l’espèce Homo sapiens. Quels que soient les mobiles avancés, thérapeutiques pour l’essentiel, une question demeure incontournable : pourquoi la raison scien¬tifique a-t-elle évolué vers de tels projets de contrôle ? Quelles en sont les sources dans l’imaginaire occidental ?
Placé à l’intersection des techniques, des sciences et de la philosophie, cet ouvrage a gardé pleinement son aura symbolique et son actualité.