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Les cyberviolences contre les femmes journalistes, amplifiées par la désinformation et les attaques politiques
Article mis en ligne le 14 janvier 2021

Un nombre inquiétant de femmes journalistes est aujourd’hui la cible d’agressions en ligne organisées dans le cadre de campagnes digitales de désinformation. Leurs répercussions ? Auto-censure, repli sur soi, un risque accru de violences physiques et un coup énorme à la santé mentale. Les plus grands coupables ? Les trolls anonymes et les acteurs politiques.

Ces résultats sont les premiers publiés de l’enquête menée par l’UNESCO et le Centre international pour le journalistes (ICFJ) sur les cyberviolences à l’encontre des femmes journalistes. Ils révèlent l’imprégnation profonde des violences genrées, du harcèlement et des agressions sexistes et sexuelles envers les femmes journalistes ainsi que les obstacles empêchant la mise en place de solutions efficaces au problème.

Il s’agit de l’enquête la plus exhaustive et géographiquement diversifiée qui ait été entreprise sur le sujet des cyberviolences. Elle a été conduite en cinq langues et 714 femmes journalistes à travers 113 pays y ont répondu. Elle s’inscrit dans un projet d’étude plus large coordonné par l’UNESCO sur les cyberviolences dans 15 pays, dans lequel l’accent est mis sur les récits intersectionnels et les pays du Sud global. (...)

Les femmes journalistes interrogées ont dit avoir été victimes de plusieurs types de violences en ligne dont : des menaces d’agressions sexuelles et physiques, des agressions verbales, du harcèlement via leur messagerie privée, des menaces d’attaques à leur réputation personnelle ou professionnelle, des cyberattaques, la diffusion d’images manipulées et de chantage.

Ces méthodes d’attaques évoluent avec les progrès technologiques et deviennent de plus en plus sophistiquées. Elles sont de plus en plus souvent menées dans le cadre de campagnes digitales de désinformation visant à faire taire les journalistes. Les réponses aux cyberviolences doivent donc être menées de manière collaborative et se calquer sur cette sophistication technologique grandissante. (...)

12) Les violences en ligne ont un impact significatif sur l’emploi et la productivité des répondantes. 11 % ont indiqué avoir été obligées de prendre des congés, 38 % ont diminué leur visibilité (en demandant, par exemple, de ne plus apparaître à l’antenne ou se cachant derrière un pseudonyme en ligne), 4 % ont quitté leur emploi, et 2 % ont quitté le journalisme.

Même si certains de ces chiffres paraissent petits, ils sont de grands indicateurs de l’aspect pernicieux du problème. Ces données montrent également les conséquences négatives des cyberviolences sur la diversité et l’égalité des genres dans le monde des médias.

De manière générale, les premiers résultats de cette enquête montrent que les cyberviolences contre les femmes journalistes sont un phénomène mondial qui nécessite une réponse immédiate. Les femmes journalistes doivent être vues et entendues. Il en va du maintien de la liberté de la presse, de la diversité dans le monde du journalisme et de la lutte pour l’égalité d’accès à l’information.

Le climat d’impunité qui règne autour de ces attaques interroge et les réponses se font attendre. (...)

Sur la base de ces résultats édifiants, neuf recommandations d’actions à destination des gouvernements, des plateformes des réseaux sociaux et des entreprises médiatiques, sont données dans le rapport complet.