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Slate.fr
Les décisions impulsives de Trump en politique étrangère se retournent contre lui
Le retour de bâton risque de faire mal.
Article mis en ligne le 12 juillet 2018
dernière modification le 11 juillet 2018

Au cours des derniers mois, Donald Trump a semblé croire qu’il commençait à bien maîtriser la politique étrangère. Le président américain a effectué quelques coups d’éclats dramatiques sans précédent qui ont défié le consensus des experts et de ses propres conseillers et se sont révélés à ses yeux autant de grandes victoires.

Il y a eu la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël puis le déplacement de l’ambassade des États-Unis, son retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, ses menaces de hausse des tarifs douaniers contre les marchandises chinoises et les produits métalliques européens et nord-américains, et surtout bien sûr son sommet de Singapour avec le leader nord-coréen Kim Jong-un.(...)

En chemin, Trump s’est débarrassé de ses conseillers aux idées les plus orthodoxes, tels que le conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster, le conseiller économique Gary Cohn, le secrétaire d’État Rex Tillerson, et semble avoir marginalisé le secrétaire à la défense James Mattis. Après tout, pourquoi devrait-il écouter tous ces gens ? Il s’est détourné de leurs conseils encore et encore et tout s’est toujours bien passé. « Les événements ont évolué d’une façon qui a donné au président une confiance accrue en son instinct pour ces trois types de questions », a révélé un haut-fonctionnaire au Washington Post en mai.(...)

Mais cela ne marchera pas toujours aussi bien. Trump aime les actions dramatiques qui font plaisir à ses soutiens, défient ses critiques et humilient ses prédécesseurs. Rentrer dans les détails ou évaluer les conséquences de ses actes ne l’intéresse pas. Récemment, il a eu à en assumer les conséquences et ça, le président ne le gère pas toujours bien. Trump s’est lancé dans des règlements de comptes en série sur Twitter : avec Harley-Davidson et en même temps, avec les pays de l’OPEP, parce que les lois de l’économ(...)

Les constantes de la politique étrangère de Trump : sa recherche de moments spectaculaires sous les feux des projecteurs de la scène internationale et les reproches qu’il adresse aux autres lorsque ses actions mènent à des conséquences aussi indésirables que prévisibles. Cela aurait apparemment pu être bien pire : selon une information d’Associated Press assez terrifiante, l’été dernier, plusieurs conseillers de haut niveau, dont McMaster et Tillerson auraient été obligés de convaincre Trump de ne pas suivre son désir d’envahir le Venezuela. Mais qui sera là pour le convaincre la prochaine fois qu’il aura une telle idée ?