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Libération
Les députés rejettent l’interdiction de mineurs en rétention
Article mis en ligne le 6 avril 2018

Plusieurs députés de gauche, mais aussi Modem et La République en marche, le proposaient via des amendements. Le ministre de l’Intérieur s’y est opposé, promettant seulement des travaux pour améliorer les conditions d’accueil dans les centres.

En coulisses, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb n’avait guère laissé d’espoirs à sa majorité. S’il était prêt à concéder quelques ajustements à son projet de loi sur l’asile et l’immigration, discuté cette semaine en commission des lois, il camperait en revanche sur sa position concernant les mineurs en rétention : pas question d’interdire l’enfermement de familles sous le coup d’une procédure d’éloignement, même avec des enfants.

Plusieurs amendements avaient été déposés dans ce sens. Et pas seulement par les insoumis, communistes et socialistes, mais aussi par des députés du Modem et plus d’une trentaine de La République en marche. Tous ont été rejetés, mercredi, à l’issue d’une longue discussion en présence du ministre. (...)

« Il est inconcevable de voir une enfance derrière les barbelés dans le pays des droits de l’homme », a tenté de faire valoir, en commission des lois, la députée communiste Elsa Faucillon. Suivie par sa collègue de La France insoumise, Danièle Obono : « C’est injustifiable de dire que cette situation est intolérable mais qu’on la tolère. » Plusieurs députés de la majorité ont aussi pris la parole, comme Martine Wonner (LREM), pour inciter le ministre à « réfléchir ensemble à une solution » d’ici au débat dans l’hémicycle prévu à partir du 16 avril. Ou comme Erwan Balanant (Modem), suggérant de « trouver un système d’hôtels à proximité des aéroports ».

La rapporteure, Elise Fajgeles (LREM), tout en reconnaissant « qu’il est insupportable à tous de voir des mineurs en rétention », n’a pas jugé possible d’aller vers une prohibition. Elle soulève deux obstacles : la situation à Mayotte et le risque que « les enfants deviennent un enjeu aux mains des passeurs et des filières ». D’autres députés de la majorité ont aussi estimé que le fait de séparer les enfants des parents serait pire encore. Quant à s’en tenir simplement à l’assignation à résidence pour ces familles, le ministre a redit niet. (...)