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Les drones, étape supplémentaire de la société panoptique ? Où sont les garde-fous ?
par Clément Rossignol, vice-président Les Verts – Europe Ecologie de la Communauté Urbaine Bordeaux
Article mis en ligne le 14 septembre 2010
dernière modification le 12 septembre 2010

Le sujet tient à coeur au Président de la République, véritable champion de la vidéo-surveillance. Nicolas Sarkozy s’efforce depuis 2007 de tapisser notre quotidien d’un vaste réseau de caméras : 23000 caméras équipant déjà 1200 localités françaises, 6300 caméras dans 446 gares, 8100 caméras dans les trains, 17000 caméras embarquées dans les bus et les tramways et maintenant place aux lycées. La France doit « rattraper son retard », quitte à court-circuiter les prérogatives des élus locaux, arguments simplistes à l’appui : « Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez pas à avoir peur d’être filmés » précise Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur. Et pourtant, à ce jour aucune étude indépendante n’a prouvé l’efficacité des caméras de vidéosurveillance.

...Peu à peu, nous sommes conditionnés à vivre sous le regard permanent de caméras, de l’espace public à l’espace privé, de la surveillance publique à la surveillance ludique. A l’image des émissions de téléréalité, la frontière entre la réalité et le virtuel devient floue...

...Les drones constituent un dispositif de plus dans ce système, en gestation, de surveillance étendue. Dans son ouvrage « Surveiller et Punir » publié en 1975, Michel Foucault extrapolait à une société disciplinaire le système pénitentiaire panoptique, imaginé par le philosophe Jeremy Bentham à la fin du XVIIIe siècle, dans lequel le gardien surveille les détenus sans être vu. L’effet majeur du panoptique est d’induire chez l’individu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir ; faire que la surveillance soit permanente dans ses effets même si elle est discontinue dans son action ; que la perfection du pouvoir tende à rendre inutile son exercice...