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Les entreprises privées à la conquête de la Lune
Article mis en ligne le 7 octobre 2018
dernière modification le 5 octobre 2018

De plus en plus d’entreprises privées veulent envoyer des missions se poser sur le satellite de la Terre.

Dans l’imaginaire collectif, l’espace a longtemps été la frontière ultime, sur laquelle l’humanité n’a pas de prise. Lorsque cette frontière a finalement été franchie, l’effort sur-humain nécéssaire n’a été réalisable que par des super puissances étatiques. Les États-Unis, l’URSS et plus tard la République Populaire de Chine sont à ce jour les seuls à avoir effectué un alunissage en douceur sur le sol lunaire. Cette situation pourrait vite changer.

Maintenant que le secteur privé est désormais bien installé dans le marché du lancement de fusées, son prochain objectif est de conquérir à son tour la Lune. L’année dernière, Astrobotic, une entreprise américaine, a annoncé qu’elle y enverrait un module lunaire avec la fusée de l’United Alliance Rocket. En juillet, Blue Origin, une société créée par Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, a déclaré préparer un alunissage pour 2023. Encore plus récemment, ispace, une société japonaise a signé un contrat avec Space X pour rien de moins que deux missions lunaires. (...)

Pour ces entreprises, il n’est pas question de trouvailles scientifiques ou de fierté nationale. La Lune est un marché. L’objectif est de trouver des clients qui paieront pour des travaux de minage de ressources, ou pour faire de l’import-export entre la Lune et la Terre. (...)

Cette orientation est à prendre au sérieux puisque la NASA elle-même tend en ce moment à encourager ces initiatives. Jim Bridenstine, le directeur de la NASA (un climato-sceptique récemment nommé par Donald Trump) a récemment annulé une mission lunaire en précisant que les instruments développés pour la préparer pourraient servir à des missions commerciales. Il a aussi précisé qu’il voulait que ce genre de missions en partenariat avec la NASA puissent atteindre la Lune dès 2019.

Lire aussi : La Lune va-t-elle bientôt être envahie de pubs ?
« Ispace dit que les opportunités commerciales initiales sont surtout de l’ordre du marketing, par exemple l’affichage de logos d’entreprises sur ses vaisseaux et véhicules spatiaux, ainsi que la production d’images pouvant être utilisées dans des publicités. Un alunissage concluant permettra également à l’entreprise d’offrir ce qu’elle appelle “un service graphique projeté” –un petit panneau d’affichage à la surface de la Lune. La startup explique qu’il y aura une demande de la part d’entreprises cherchant à mettre en scène leur logo avec la Terre en toile de fond. »

Un précédent japonais en 1990
Est-il légal d’afficher de la pub sur la Lune ? En bref : oui. Le traité de 1967 sur l’espace, dont le Japon est signataire, prévoit que toutes les nations peuvent librement explorer l’espace ; aucun corps céleste ne peut être revendiqué par quelque entité souveraine que ce soit, aucune arme de destruction massive n’est autorisée dans l’espace et les États (de même que les citoyens ou les entreprises sous leur autorité) ne doivent pas causer de destruction ou de contamination par leurs activités dans l’espace, ou doivent du moins nettoyer après leur passage.

Il est difficile d’imaginer qu’un panneau uniquement projeté puisse violer ces règles (toutefois, si certains pays ou groupes venaient à considérer qu’il crée une sorte d’interférence néfaste en polluant visuellement ou en dérangeant des instruments de communication utilisés par d’autres parties, alors Ispace pourrait se trouver en situation de violation du droit international et le Japon serait responsable de rappeler à l’ordre l’entreprise et de s’assurer que le problème soit réglé).

Ispace n’est pas la première entreprise à essayer d’emmener la publicité dans l’espace (...)