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Courrier International
Les "indignés" à la conquête de l’Europe
Article mis en ligne le 3 août 2011

"On meurt d’envie d’arriver, et on n’est même pas encore partis." Piotr Lewandowski, un Polonais de 22 ans, a perdu en janvier son emploi dans une cartonnerie espagnole. En juin, il est parti de Santander, dans le nord-ouest du pays, et a marché pendant vingt-trois jours aux côtés des "indignés" pour rejoindre Madrid. Le 26 juillet dernier, il a une nouvelle fois décidé, avec une trentaine de membres du "mouvement du 15 mai", de prendre la route jusqu’à Bruxelles. A pied. Son objectif ? Une "révolution mondiale".

"La décadence sociopolitique, économique et environnementale qui règne dans nos systèmes est un ennemi international complexe et intangible contre lequel nous devons lutter en se mobilisant en bloc." Derrière ce mot d’ordre, un groupe d’indignés a décidé d’avancer le départ de la marche vers la capitale administrative de l’Union européenne au cours d’une assemblée qui s’est tenue le 25 juillet dans le parc madrilène du Retiro. "Le ’mouvement du 15 mai’ continue, nous n’avons rien à perdre", expliquaient certains d’entre eux, rassemblés par petits groupes sur la place de la Puerta del Sol avant le grand départ.

Les marcheurs ont prévu d’arriver à Bruxelles le 8 octobre pour présenter au Parlement européen leurs revendications. Ils profiteront du chemin pour "dialoguer". Ce parcours sera ainsi l’occasion d’améliorer la coordination du mouvement au niveau international et de parvenir à un cadre d’action commun. (...)

Comme l’explique l’un des porte-parole, il s’agit de "diviser la France en terrains d’action". A chaque étape, des indignés venus de différents pays rejoindront la marche. Le 17 septembre, ils seront tous rassemblés à Paris. Les organisateurs attendent encore des confirmations d’autres indignés venus d’Italie, de Grèce, d’Allemagne, de Suisse et du Royaume-Uni. A priori, ils sont tous prêts à entreprendre ce chemin pour "porter le message du mouvement partout en Europe" et arriver simultanément à Bruxelles. Par ailleurs, un autre groupe devrait quitter Barcelone dans les jours à venir. Les deux convois se rejoindraient alors à Tours et termineraient la route ensemble.(...)

A Bruxelles, les marcheurs indignés sont attendus par Carmen Gil, une Sévillane installée dans la capitale belge depuis deux ans. Avec d’autres membres du mouvement, elle se chargera de coordonner l’accueil des voyageurs : "Il y a beaucoup de gens, des Espagnols et des Belges, qui les attendent déjà.(...) Wikio