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“Les libertés qu’on décidera de perdre aujourd’hui ne se retrouveront jamais” (Nicolas Beuglet)
Article mis en ligne le 14 décembre 2020
dernière modification le 13 décembre 2020

Paru ce 25 novembre, le texte Ça n’arrivera pas préfigure un monde d’après, découlant « des dérives de la politique sanitaire actuelle », explique Nicolas Beuglet. Gratuitement offerte à la lecture, sa nouvelle a tout d’une crise existentielle profonde, exprimant doutes et craintes. Contemporaine et diaboliquement lucide…

« Papa… Tu crois qu’un jour, tout redeviendra comme avant  ? », demande Maïa à son père Jean, écrivain. Pourquoi cette interrogation d’adolescente ? Parce que Jean lui avait certifié : « Ça n’arrivera pas… » Et pourtant, c’est là.

Dans un monde bien trop proche du nôtre et bien trop ressemblant, nous voici plongés en 2022. Le Covax permet une vaccination contre le virus qui a sévi, mais avec un taux de protection de 70 % : le masque reste donc obligatoire. D’autant que les chiffres de contamination demeurent des variables durement scrutées par les pouvoirs publics. Toute hausse entraîne un renforcement des politiques sanitaires.

Et dans les rues, des sphères de surveillance s’attachent à vérifier que les citoyens s’y plient. Bon gré. Mal gré.

De toute manière, un système de reconnaissance faciale contrôle la population, et un processus d’identification électronique garantit la sécurité de l’État. 7 milliards de personnes sur la planète restent à scanner, ce qui ne devrait pas prendre trop de temps…

Dans ce monde, seuls les vaccinés peuvent accéder aux lieux d’échange et de convivialité (cinéma, grands magasins, restaurants, écoles…) — les non-vaccinés y sont interdits d’entrée — sinon, il y a toujours le laboratoire le plus proche, pour procéder à une vaccination rapide qui vous ouvrira les portes de la “normalité”.

Dans le cas contraire, ils resteront à l’écart et n’auront pas le droit de sortir plus de deux heures par jour. D’ailleurs, pour les étourdis, un message d’autorisation de sortie alerte quand on s’approche du temps imparti. Catastrophe économique, danger sanitaire mondial : fallait-il accepter une surveillance numérique de masse pour sauver l’humanité ?

Liberté, liberté chérie

« Je pense qu’on est vraiment à un carrefour civilisationnel de notre rapport à la liberté et que c’est en ce moment que se joue la démocratie du monde d’après. Vraiment. À ce titre, j’ai le sentiment que nous, auteurs, sommes très silencieux sur cette question qui est pourtant au cœur de notre métier », nous explique l’auteur, joint par téléphone, avec distance numérique de sécurité renforcée.

Mais le texte ne se contente pas des joies d’une fiction à peine extrapolée. « J’ai écrit cette nouvelle en une nuit après des mois de réflexion et de recherches. D’ailleurs, je pose, à la fin, les sources qui permettent de vérifier que cette “anticipation” n’est malheureusement pas sortie de mon imaginaire. » (...)

D’ailleurs, « on nous annonce déjà que cette crise sanitaire ne finira jamais vraiment, qu’il faudra aussi affronter la crise écologique, la crise migratoire, et la crise démographique. Ce ne sont pas des projets de société : ce sont des problèmes écrasants qui finissent par ronger les gens et détruire la pensée, là où il faudrait que les politiques injectent de l’énergie, du désir et de l’intelligence ».