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Les locaux de Charlie Hebdo incendiés : Nouvelle provocation autour de l’image du prophète
Article mis en ligne le 4 novembre 2011

Les locaux de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ont été en partie détruits dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 novembre par un incendie volontaire. Deux personnes auraient été aperçues dans la nuit en train de jeter des « engins incendiaires » contre le siège du journal qui devait publier, mercredi, un numéro sur-titré « Charia hebdo » avec une caricature de « Mahomet, rédacteur en chef ». On pourrait sur-titrer toute cette histoire par une nouvelle provocation-pub réussie. Au-delà de toute attente. Charlie Hebdo a eu, comme beaucoup de médias en France, de l’urticaire et des démangeaisons après le vote « incorrect » des Tunisiens. Son numéro de « Charia Hebdo » avec le prophète « Mahomet » comme rédacteur en chef est donc la première grande provocation post-élection en Tunisie. L’hebdomadaire aurait pu croquer le chef d’Ennahda comme bon lui semble puisqu’il s’agit en théorie de lui et des présumées menaces qu’il fait peser sur les libertés. Mais les islamistes tunisiens ont montré qu’ils étaient d’une grande placidité et ont choisi de ne pas s’énerver face à leurs détracteurs.

(...) Mais comme rien ne se perd dans le marché de l’islamophobie et de la guerre des civilisations, voilà Charlie Hebdo en martyr de la liberté d’expression. Tout bénef. Le piège se referme mécaniquement. Les musulmans – pas les islamistes, les musulmans globalement et dans le détail – sont campés dans le rôle des méchants pourfendeurs de la liberté d’expression. Charlie Hebdo intronisé première victime de « l’hiver islamiste » qui aurait pris le relais du « printemps arabe ». (...)

La violence est toujours une mauvaise réponse même quand on a le sentiment d’être délibérément agressé et provoqué. Elle donne une victoire facile aux islamophobes et aux racistes. Le concert unanime et prévisible des condamnations de l’incendie le montre aisément. Et ces condamnations, sans attendre la détermination des auteurs, a déjà désigné le coupable : l’Islam, les musulmans. (...)

« L’Union nationale » est ainsi faite autour de Charlie Hebdo. Les représentants officiels des musulmans de France, à l’image de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), sont dans l’inconfort. M. Moussaoui souligne, avec pertinence, qu’il ne voit pas de lien entre « ce qui se passe en Tunisie et en Libye et le fait de caricaturer le prophète ». Tout en affirmant que « rien ne justifie d’agir en dehors de la loi », il a déclaré que le CFCM continuera à dénoncer « tout dessin sur le prophète car les musulmans ne sont pas prêts à accepter ces caricatures. Dans le même temps, ils doivent accepter et comprendre que, dans nos sociétés, le rapport au sacré n’est pas le même pour tous ».

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