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Les obsessions islamiques du Point (et de Franz-Olivier Giesbert)
Article mis en ligne le 30 juin 2019

Depuis novembre 2018, cinq Unes du Point ont été consacrées à la menace de l’islamisme, en lien tantôt avec celle des gilets jaunes, de la haine de la police, ou des narcotrafiquants... Rebelote dans son numéro du 20 juin : le magazine de la famille Pinault titre cette fois sur « les services publics face à l’islamisme ». Avec à la clé un édito atterrant de Franz-Olivier Giesbert, qui s’emploie à réhabiliter une théorie largement répandue au sein des milieux d’extrême-droite selon laquelle l’Europe serait en proie à « l’islamisation ».

Depuis novembre 2018, ce ne sont donc pas moins de cinq Unes du magazine qui ont agité la menace de l’islamisme, associée tantôt à celle des gilets jaunes, de la haine de la police, ou des narcotrafiquants (...)

Cette fois-ci, le magazine agite « un rapport parlementaire choc sur la radicalisation à l’école, à l’hôpital, dans les transports ». Bref : les services publics sont menacés. Les mêmes services publics qui sont, avec les fonctionnaires, régulièrement brocardés en Une du Point : (...)

Et peu importe si, de l’avis des rapporteurs mêmes de ce texte, les services publics « ne sont touchés par la radicalisation que de façon marginale ». Pour alimenter sa « croisade », Le Point fait visiblement feu de tout bois...

A l’image de Franz-Olivier Giesbert. Dans une bouffée délirante qui fait office d’éditorial, l’éditocrate s’interroge : « Faut-il avoir peur d’Eurabia, l’Europe islamique ? » Donnant ainsi, en toute décontraction, un gage de légitimité à une théorie complotiste (« Eurabia ») selon laquelle le monde arabo-musulman serait en passe de submerger l’Europe. Une théorie répandue au sein de l’extrême-droite européenne, comme l’indique Raphaël Liogier dans Le Monde diplomatique. Et qui est notamment citée en référence dans le manifeste du tueur norvégien Anders Behring Breivik. (...)

Bref, si on se posait encore la question, la rhétorique vaseuse du Point et de Franz-Olivier Giesbert est, elle, bien soluble dans l’extrême-droite.