
Il a fallu plusieurs jours de bataille mais, dans la nuit du 19 au 20 juillet, la commission des lois de l’Assemblée nationale a fini par accoucher d’une nouvelle norme permettant de mieux contrôler les dépenses de nos élus. Il s’agit en l’occurrence de leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), soit 5 840 euros bruts par mois et par député, dépensée jusqu’à présent dans un flou certain.1.
certains députés ont fait preuve d’une rare inventivité pour justifier l’absence de nécessité du contrôle de ces dépenses. Si le projet de loi était voté en l’état, le système deviendrait plus transparent, les remboursements étant effectués sur justificatifs, et soumis à des contrôles aléatoires, permettant un meilleur suivi de l’utilisation des deniers publics. Ce qui agace des élus.
L’indemnité représentative de frais de repas (IRFM) n’est pas imposable et ne fait donc pas l’objet de contrôle Twitter
L’Assemblée nationale ne donne guère de précisions sur l’utilisation de cette enveloppe, indiquant simplement qu’elle doit permettre au député de « faire face aux diverses dépenses liées à l’exercice du mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l’assemblée ». Depuis 2015, des guides de bonne conduite à destination des parlementaires ont été publiés par l’Assemblée et le Sénat. L’achat d’une permanence parlementaire est par exemple désormais proscrit.
Une première tentative de réglementation qui n’a pas réglé le fond du problème. Car si l’IRFM est soumise à la contribution sociale généralisée (CSG) et à la contribution de remboursement de la dette sociale (CRDS), elle n’est pas imposable et ne fait donc pas l’objet de contrôle. La situation est identique au Sénat (...)
« Comme il n’y a pas de règles, l’anormal est devenu la norme » Twitter
Une absence totale de contrôle laissant une marge de manœuvre quasi-illimitée aux élus pour dépenser cette indemnité qui a fini par dériver au fil des législatures. « Comme il n’y a pas de règles, l’anormal est devenu la norme. Pendant des années, on faisait ce que l’on voulait de l’IRFM, explique Charles-Amédée de Courson, député Les Constructifs de la Marne et vice-président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. (...)