
Les pères ne représentent que 3,5% des bénéficiaires du congé parental, selon les tous derniers chiffres. Et quand ils le prennent, c’est deux fois moins longtemps que les mères. De quoi conforter la volonté de réforme du gouvernement.
(...) Si un quart des jeunes mères ont recours au CLCA (complément de libre choix d’activité, la prestation qui accompagne ce congé), seuls 1% des pères interrompent leur activité pour s’occuper de leur enfan de moins de 3 ans. Et encore le font-ils partiellement : 70% d’entre eux choisissent de continuer de travailler à temps partiel, alors que plus de la moitié des mères (56%) cessent totalement leur activité. Ils prennent également en moyenne un congé deux fois moins long que la mère.
« S’ils s’en démarquent, [les pères] ne rompent ainsi pas avec le modèle prescriptif de travail masculin : être pourvoyeur de revenu », souligne l’étude. D’ailleurs, 60% des pères bénéficiaires du Clca ont des revenus inférieurs à celui de leur conjointe. (...)
La Suède, où il est plus court et mieux rémunéré qu’en France, a de plus instauré en 2002 un "quota" de deux mois à prendre par le père (sur 480 jours de congé global), sans quoi ils sont perdus. Résultat : en 2000, les pères suédois prenaient 12% des jours de congé parental. En 2011, ils en prenaient deux fois plus : 24%. Bien au-delà des 3,5% des pères français... (...)