
Dans plusieurs régions, les cours d’eau sont bas, la recharge des nappes souterraines prend du retard, et les sols restent secs. Après le traumatisme de l’été 2022, le discours des pouvoirs publics sur le partage de la ressource semble s’infléchir.
Il est encore trop tôt pour savoir si la France va connaître de nouveau une année sèche, après celle, historique, de 2022. Mais l’on constate déjà que les pluies de ces dernières semaines n’ont pas suffi à regonfler de très nombreux cours d’eau qui connaissent des baisses de niveaux sévères et tardives, particulièrement en Provence. Elles ne permettent pas non plus de rassurer sur l’état des sols, ni sur le niveau des réserves souterraines, préoccupant dans plusieurs régions. Les habitants d’une dizaine de départements subissent toujours des interdictions d’arroser leur pelouse et de laver leur voiture. Les restrictions d’usages encore en vigueur chez eux le sont souvent depuis plus de six mois consécutifs. (...)
globalement, la saison de recharge des nappes arrive avec un mois et demi, voire deux mois de retard. Non seulement, il ne pleut pas encore assez, mais l’automne a été anormalement chaud. Or, avant d’atteindre les couches géologiques souterraines, les précipitations doivent pouvoir s’infiltrer. Les températures restées exceptionnellement élevées après l’été ont freiné la mise en repos de la végétation, qui a continué à capter l’eau jusqu’en décembre. C’est seulement à ce moment-là que les sols ont pu se gorger d’humidité, d’une façon supérieure à la normale dans le Sud-Est et la Bretagne, mais pas dans l’ancienne région Languedoc-Roussillon ni dans le centre de la métropole. Dans l’Allier, la Creuse, le Puy-de-Dôme, la Haute-Vienne, la terre manque d’eau, ainsi que dans tout le quart sud-ouest du pays. (...)
La situation pourrait certes se redresser dans les prochaines semaines, en particulier pour les nappes réactives. Mais dans les nappes dites inertielles – qui mettent deux ou trois mois à se recharger, comme dans le Bassin parisien par exemple –, « les niveaux ne remonteront probablement pas au-dessus des normales sauf pluviométrie exceptionnelle cet hiver », observe le BRGM. (...)