
Attaques par déni de service, virus, intox, infiltrations... Les agents secrets de Sa Majesté ne reculent devant rien quand ils ont pris un ennemi en ligne de mire. Les documents d’Edward Snowden témoignent.
Ce n’est pas vraiment la grande classe façon James Bond. On savait déjà que les services secrets britanniques étaient versés dans l’espionnage électronique. La chaîne américaine NBC vient maintenant de révéler, sur la base de documents fournis par Edward Snowden datant de 2010 et 2012, que les agents de Sa Majesté ont également développé des programmes d’attaques informatiques, avec des méthodes qui ne sont pas franchement reluisantes.
L’unité qui se charge de ce sale boulot s’appelle « Joint Threat Research and Intelligence Group » (JTRIG). Elle fait partie du désormais célèbre GCHQ, l’homologue britannique de la NSA américaine. Le but du JTRIG est de « détruire, nier, dégrader et disloquer » les ennemis de la nation, en les « discréditant », en diffusant de l’intox ou en coupant leurs vecteurs de communication.
Des méthodes de hackers
En première ligne figuraient les hacktivistes d’Anonymous. (...)
Les hackers d’Anonymous ne sont pas la seule cible de l’unité JTRIG. Les diplomates et les journalistes étrangers sont également en ligne de mire.
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Mais la catalogue machiavélique ne s’arrête pas là. Les documents révèlent ainsi l’existence d’un virus baptisé « Ambassadors Reception » qui, une fois installé sur un ordinateur, efface tous les emails, chiffre tous les fichiers, génère un écran noir et empêche toute connexion ultérieure. Bref, la machine est bonne pour la casse. Et pour discréditer des entreprises, pourquoi ne pas diffuser - via les blogs et les forums - quelques informations « confidentielles » ? Cela pourrait être utile pour, par exemple, interrompre un cycle de négociation !
Dans le genre plus scabreux : le « honeytrap » ou pot de miel. Une personne cible - généralement masculine - est embarquée dans une affaire pseudo-amoureuse, sur internet ou dans des lieux physiques. Ce qui donnera un levier d’action pour toute sorte de méchancetés (chantage, discrédit, etc.). On le voit bien : les possibilités qu’offre le monde numérique aux espions sont extrêmement variées... (...)