
On compte entre un et deux millions de travailleurs pauvres en France selon les définitions. Même en utilisant la définition la plus restrictive, on compte presque deux millions de personnes qui vivent avec environ 800 euros par mois.
Un million de personnes exercent un emploi mais disposent, après avoir comptabilisé les prestations sociales (primes pour l’emploi, allocations logement, etc.) ou intégré les revenus de leur conjoint, d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, fixé à la moitié du revenu médian [1]. Elles sont 1,925 million si l’on prend en compte le seuil à 60 %. Le nombre de travailleurs pauvres a grossi de 83 000 personnes entre 2003 et 2010 au seuil de 50 %, de 154 000 au seuil de 60 % du revenu médian. Il est d’ailleurs possible que ces chiffres aient progressé avec l’accentuation de la crise.
Si l’on compte l’ensemble des personnes, conjoints et enfants compris, c’est entre 1,9 et 3,8 millions de personnes qui vivent dans un ménage pauvre dont le chef de famille dispose d’un emploi - toujours en tenant compte de l’ensemble des ressources. (...)
L’existence de travailleurs pauvres résulte de plusieurs facteurs. D’abord, de la faiblesse des salaires dans de très nombreux secteurs et notamment du niveau du salaire minimum. Ensuite du temps partiel, qui réduit en proportion les niveaux de vie. Enfin, du fractionnement des emplois : petits boulots, alternances de phases d’emploi et de chômage ou d’inactivité. (...)