
Monsieur le Maire
Hôtel de Ville
Place Pey Berland 33000 Bordeaux
Bordeaux le 8 octobre 2010
Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux,
Par courrier recommandé du 27 septembre 2010 vous nous sommez de retirer les banderoles exposées au 35 rue Charles Domercq sur l’immeuble appartenant à la Fédération CGT des cheminots, ainsi que sur celui de la Bourse du Travail, immeuble occupé et mis à la disposition de l’Union Départementale CGT depuis 1936.
Vous faites référence à un courrier du 13 juillet 2010 qui ne nous est jamais parvenu que ce soit à la Bourse du Travail ou à la Fédération des cheminots.
Vous nous menacez de faire intervenir des agents assermentés à nos frais pour retirer les banderoles que vous nommez « calicots » !
Votre démarche nous interpelle car vous n’êtes pas sans ignorer que nous sommes en lutte sur la question des retraites depuis maintenant plusieurs mois, cela n’étant pas de notre fait mais plutôt de la faute d’un gouvernement qui nie l’expression de la démocratie en refusant l’ouverture de réelles négociations avec les partenaires sociaux.
Aujourd’hui, ce sont 70% des français qui refusent ce projet de réforme notamment sur les mesures d’âges. Ce sont plus de 3 millions de manifestants en France qui expriment leur désaccord dont entre 100 000 et 130 000 à Bordeaux.
Vous comprenez bien que les salariés seraient surement très en colère si jamais ils apprenaient que vous décidiez de faire enlever autoritairement des banderoles, sur les murs de la CGT, qui expriment leurs revendications premières pour défendre et améliorer le système de retraite par répartition !
Soyez assurés, monsieur le Maire, mesdames et messieurs les conseillers municipaux que Bien entendu si vous deviez passer à l’acte nous serions dans l’obligation d’en avertir la presse, les salariés, nos syndicats. En période de mobilisations intenses, reconductibles ne doutez pas que la Mairie serait proposée en première ligne dans nos rassemblements.
Par ailleurs, nous sommes assez surpris que des banderoles portant l’exigence de l’emploi et d’augmentations salariales vous choquent notamment en période de crise qui a supprimé plus de 339 000 emplois dans le secteur marchand dont 168 000 dans le secteur industriel.
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Les salariés ont déjà payé très cher une crise dont ils ne sont pas responsables et devraient payer une nouvelle fois avec la réforme des retraites proposée par le gouvernement.
Votre injonction nous laisse penser que votre démarche n’a qu’un but politique voire d’intimidation à notre égard et à celui des salariés.
Autre point sur lequel nous souhaitons attirer votre attention, il semblerait que toutes les organisations syndicales ne soient pas logées à la même enseigne, en effet l’Union Départementale de Force Ouvrière affiche sur les quais son enseigne en grand ce qui est, à notre avis, normal.
Mais il est évident que ce qui est permis à certains doit l’être pour les autres, nous vous rappelons que la CGT est la première organisation syndicale, loin devant les autres, tant au plan national qu’au plan départemental.
Les organisations syndicales font partie de la vie démocratique de ce pays, aussi, les affichages sur les immeubles syndicaux sont absolument importants afin que les salariés puissent se repérer aussi facilement que lorsqu’ils doivent se rendre à la Mairie, au Conseil Général, au Conseil Régional.
Vous souhaitant bonne réception de ce courrier, nous restons attentifs à la suite que vous donnerez à ce courrier.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, nos salutations respectueuses.
– Pour l’Union Départementale CGT Gironde
Corinne VERSIGNY. Secrétaire Générale.
– Pour le Secteur Fédéral CGT des Cheminots
Alain MESPLEDE. Secrétaire Général.
– Pour le Syndicat des cheminots de Bordeaux-St Jean gare
Pascal POSA. Secrétaire Général.
– Pour le Syndicat des Cheminots de Bordeaux Dépôt Entretien.
Olivier SORCE. Secrétaire Général.
– Pour le syndicat UFCM Bordeaux Gironde.
Serge Vallé. Secrétaire Général