
– La séquence, révélée ce mercredi 2 septembre par la chaîne LCI, ne passe pas inaperçue. En voyage au Liban jusqu’à ce jour, un mois après l’explosion qui a ravagé le port de Beyrouth, Emmanuel Macron s’en est pris dans la soirée de ce mardi à un journaliste du Figaro, Georges Malbrunot.
Particulièrement remonté, le chef de l’État accuse le reporter de manquement déontologique. “Ce que vous avez fait là, compte tenu de la sensibilité du sujet, compte tenu de ce que vous savez de l’Histoire de ce pays, est irresponsable. Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici, et grave d’un point de vue déontologique”, tonne le chef de l’État sur les images. Avant d’ajouter : “Vous m’avez toujours entendu défendre les journalistes. Je le ferai toujours. Mais je vous parle avec franchise. Ce que vous avez fait est grave, non professionnel. Et mesquin.”
Ce qui a provoqué l’ire d’Emmanuel Macron, selon LCI, c’est vraisemblablement un article paru le 31 août dans Le Figaro sous la plume de Georges Malbrunot, et dans lequel le journaliste évoque une indiscrétion confiée par le président lui-même : ”À la fin de sa visite éclair, le 6 août dernier, le président français a brandi la menace d’imposer des sanctions aux leaders politiques, réfractaires aux réformes et au ‘nouveau contrat’ qu’il appelle de ses vœux au Liban”.
Face à la saillie du président, nombre de commentateurs ont pointé la difficile mission que s’est confiée Emmanuel Macron au Liban et les risques que ses velléités rassembleuses capotent.
Incident clos
Contacté par l’AFP, Georges Malbrunot se dit surpris par “la virulence de cette attaque, qui est inacceptable et à laquelle j’ai répondu”. “Je me suis expliqué avec l’Élysée, pour moi l’incident est clos”, a ajouté le journaliste. De son côté la présidence explique que ce qui est reproché au reporter, c’est de ne pas avoir donné à l’Élysée la possibilité de réagir à des informations qui la mettaient en cause”. Rue du faubourg Saint-Honoré, on estime également que l’incident est clos.
Pendant sa conférence de presse, Emmanuel Macron avait déjà épinglé l’article, sans le nommer explicitement, en critiquant ceux qui ”écrivent les pires bêtises sur le sujet sans vérification aucune” et en les invitant à “lui poser directement la question”. Interrogé sur l’hypothèse de sanctions individuelles contre les leaders libanais, il a ensuite démenti cette hypothèse, sans écarter complètement, à plus long terme, “un mécanisme de sanctions plus large”.
La volée de bois vert présidentielle a dans tous les cas suscité une vague de soutiens, plusieurs collègues de Georges Malbrunot et personnalités politiques prenant sa défense, à l’instar d’Albert Zenou, rédacteur en chef du service politique du Figaro, mais aussi du journaliste indépendant Gaspard Glanz. (...)
Les élus Les Républicains que sont le député Olivier Marleix et le maire de Chalons-sur-Saône Gilles Platret sont également montés au créneaux. (...)
Le député France Insoumise, Bastien Lachaud a finalement vu dans cette colère une indignité provoquée par une information gênante. (...)
Lire l’article de Georges Malbrunot :
Liban : le pas de deux d’Emmanuel Macron avec le Hezbollah