
Nous reproduisons ci-dessous, avec l’aimable accord de son auteur, un article paru sur le site de Montpellier Journal : un cas exemplaire d’arbitraire préfectoral, qui fait suite à... un précédent cas exemplaire d’arbitraire préfectoral, venu du même préfet contre le même journal(iste). Un acharnement contre lequel on ne peut que s’insurger, a fortiori à l’heure où la liberté de la presse semble être devenue la valeur la mieux partagée par tous (Acrimed).
Le cabinet du premier ministre accrédite Montpellier journal, comme de nombreux autres médias, pour une cérémonie en préfecture alors que le préfet nous interdit toujours de conférence de presse. Pierre de Bousquet de Florian serait-il, dans la République, un électron libre qui souhaite faire sa petite tambouille communicationnelle comme il l’entend ?
Quand on essaye de faire du journalisme, on ne s’attend pas à ce que les informations tombent toutes seules dans son bec. Surtout les informations gênantes pour les pouvoirs. On prend aussi son parti de ne pas obtenir de réponse ou de se faire balader au lieu d’obtenir un « vous nous emmerdez ». Il est en effet très rare qu’on nous dise : « Ce que vous écrivez nous déplaît, nous ne vous communiquerons pas les informations demandées et nous vous mettrons des bâtons dans les roues. »
Blacklistage
C’est pourtant ce que fait en toute impunité le préfet Pierre de Bousquet de Florian avec Montpellier journal depuis maintenant deux ans en tentant vaguement de l’enrober du prétexte risible de la non détention de la carte de presse. Car la raison principale de ce blacklistage est ce qu’écrit Montpellier journal. C’est-à-dire un délit d’opinion ou un délit de journalisme-pas-comme-il-faut dans le pays où désormais tout le monde – ou presque – est Charlie.
Tout a commencé avec cet article : LGV Montpellier-Perpignan : le nouveau préfet, un « couillon » pour Christian Bourquin ? Puis j’ai raconté l’interdiction du préfet : Un article ne plaît pas au préfet ? Il interdit de conférences de presse. J’y démontre que le problème du préfet avec Montpellier journal est bien ce que nous avons écrit plutôt qu’une vulgaire carte de presse qui ne dit rien du sérieux du travail effectué. Le papier a été repris par le site très lu d’Acrimed (Action critique médias) qui a parlé d’un « cas exemplaire d’arbitraire préfectoral ». Et a ajouté : « Nul doute que les professionnels de la profession, de Montpellier et d’ailleurs, vont s’insurger contre la censure inacceptable qui frappe leur collègue sans carte. »
Contourner l’interdiction
Acrimed rêvait. Il ne s’est rien passé. Et Montpellier journal a continué de faire son travail en contournant l’interdiction (...)
Bref, nous sommes dans une République où le premier ministre fait une chose et où un préfet, son subordonné, en fait une autre. On pourrait dire que c’est un sujet sans grande importance si on n’avait pas vu tout récemment l’affichage, jusqu’à l’indécence, par le président de la République, les membres du gouvernement, les élus en tout genre et… même le préfet Pierre de Bousquet de Florian (lire ici), de leur immense attachement à la liberté de la presse, au travail indispensable des journalistes, etc. À moins que les pouvoirs préfèrent les journalistes qui tapent sur les méchants islamistes que ceux qui s’intéressent à leur communication ? Voyons ! Impensable dans « le pays des droits de l’homme ».
L’information des citoyens
Et au bout du bout, il y a, ne l’oublions pas, l’information des citoyens. (...)