
Modèle d’intégration et de réussite scolaire, Nitharshan et sa famille sont soumis à une expulsion du territoire. Après les politiques, camarades et professeurs se sont à leur tour mobilisés, ce mercredi, devant le lycée Montebello. Face à ces soutiens, la préfecture affirme aujourd’hui procéder à un « réexamen de la situation ».
« Nitharshan restera avec nous ! » Devant le lycée Montebello, ce mercredi midi, les pancartes des collègues de classe scandaient toutes la même chose : non à l’expulsion du territoire pour Nitharshan et sa famille. Arrivés à Lille en 2007, après avoir fui la guerre civile au Sri Lanka, ils sont, de l’avis de tous leurs soutiens, « une famille modèle, discrète, travailleuse et parfaitement intégrée ». L’obligation de quitter le territoire (OQTF), tombée le mois dernier, sommait pourtant les parents et leurs deux enfants, « excellents élèves » scolarisés au collège Franklin et au lycée Montebello, de quitter la France le 10 décembre.
« Au moins un titre de séjour provisoire... »
« Mais elle a été annulée, se réjouit Jacques Caude, membre de RESF (Réseau éducation sans frontières), mobilisé depuis 2012 auprès de ce foyer. On attend juste l’officialisation de cette décision dans les prochains jours par la préfecture. »La même préfecture où s’étaient rendus dans la matinée Nitharshan et les siens, munis des formalités requises pour rester ici : « La promesse d’embauche de mon père (au centre social du Blanc-Riez, à Wattignies) n’était pas rédigée sur le bon formulaire, raconte l’adolescent. Nous allons remettre le bon formulaire pour obtenir au moins un titre de séjour provisoire. » (...)
Dalida Dendouga, adjointe aux droits de l’homme, a œuvré en amont pour cette intervention : « C’est un dossier humainement exceptionnel, confie-t-elle. Avec des enfants qui sont de longue date sur le territoire français et s’investissent totalement. Aujourd’hui, ce sont des enfants de la République. Nous restons en vigilance active pour qu’on ne leur accorde pas un titre de séjour jusqu’en juin avant de les expulser ensuite à la fin de l’année scolaire. »
Également contactée, la préfecture nous a simplement affirmé qu’ un « réexamen de la situation était en cours ».